« Elle ne veut pas traumatiser son fils avec un divorce »

" J'ai du mal à réaliser que ça fait déjà trois ans. Trois ans d'amour clandestin, à guetter ses appels, à attendre et espérer ses visites.

Au début de notre relation, ça m'arrangeait qu'elle ne soit pas libre. Je sortais d'une histoire de quatre ans avec une femme très compliquée, et je ne voulais plus m'investir dans une relation. J'avais envie de légèreté, de sensualité et de gaieté. Léa, que j'ai connue chez un fournisseur, m'est apparue comme le concentré de tout ce que j'attendais à ce moment-là.

Très vite nous avons bu un verre ensemble, déjeuné, échangé des e-mails, des textos, et sommes devenus amants. Elle m'a tout de suite dit qu'elle était mariée et mère d'un petit garçon. Tout ça m'allait. Et puis, au bout de six mois, je suis tombé amoureux. Amoureux fou. Et elle aussi. Impossible d'imaginer la vie sans Léa, sans son rire, son corps, ses cheveux dorés, si lourds, si doux... Mais de son côté, pas question de traumatiser son fils avec un divorce. Alors je me contente de petits morceaux de Léa, de bouts de matins, de bouts d'après-midis, de miettes de soirées... tout un dimanche, une fois, un miracle, un vrai rêve. Léa, c'est du sur-mesure pour moi. Elle m'affole et m'apaise. Je ne me reconnais pas, je ne regarde pas les autres femmes !

Le sevrage est très difficile mais nécessaire

J'ai eu des petites aventures pour me sevrer, essayer de couper le lien, mais ça n'a rien fait. Je reconnais que je suis paumé dans cette affaire, jamais je n'aurais pensé me retrouver dans cette situation quand même humiliante. J'en ai juste parlé à mon ami et associé, qui me dit que je dois considérer Léa comme une cigarette, le sevrage est très difficile mais nécessaire. J'ai honte quand je lui réponds que je suis trop accro. Je vois qu'il ne comprend pas, qu'il a limite pitié de moi. Léa me dit qu'elle ne peut pas imaginer que je sorte de sa vie et, en même temps, qu'elle n'assumerait pas de traumatiser son fils. Le pire, c'est que je la comprends... Je compense par le travail, je fais du sport. Je compte sur le temps, ma lassitude ou une nouvelle rencontre. C'est un peu pathétique, mais pour l'instant c'est comme ça."

 

 

Photo d’illustration