Hygiène intime : ce qu`il faut savoir... et ne surtout pas faire

Bain de vapeur, gels douche, gants de toilettes... Les techniques pour préserver son hygiène intime sont nombreuses, mais pas forcément adaptées à cette zone fragile. Alors, quels sont les bons réflexes à avoir ? Alexia Bacouël, sexothérapeute, nous éclaire sur le sujet en nous livrant quelques conseils.

Les propos de Gwyneth Paltrow et sa technique pour se laver le vagin en utilisant le "V-vapeur Mugworth" m’angoissent quelque peu : "Vous vous asseyez dans ce qui ressemble à un mini-trône, et une combinaison d'infra-rouges et de vapeur d'armoise nettoie votre utérus et autres."

Outre les bienfaits de l’armoise, l’utilisation de cette plante a une histoire très intéressante qui remonte à l'Antiquité. Elle a été à l'époque associée à la femme et à ses problèmes de santé (il faut entendre ici : règles douloureuses et régularisation du cycle menstruel). Mais là n’est pas le sujet…

L’utilisation d’extraits de plante, diffusés par vapeur sur la zone génitale, est à proscrire ! D’une part, à forte dose, cette plante médicinale peut devenir toxique, d’autre part, la zone intime féminine est extrêmement sensible et la paroi vaginale étant très absorbante, il y a fort à craindre d’une telle utilisation.

Se nettoyer plus souvent n'est pas la solution

Il faut savoir que la flore vaginale et vulvaire est constituée de germes protecteurs. Et ce fragile équilibre, il faut le respecter ! L’utilisation de certains produits intimes, de vapeur de plantes, l’excès ou le manque d'hygiène peuvent perturber cet équilibre et entraîner des infections.

Il est vrai que de nombreuses femmes sont gênées par les sécrétions naturelles et l'odeur de leur sexe. Mais se nettoyer plus souvent et porter des protège-slips en pensant que cela réduira les effets sont exactement les choses à ne pas faire. Voici donc quelques conseils d’hygiène intime.

Bannissez les douches vaginales

La toilette intime pratiquée une à deux fois par jour est largement suffisante. Lorsque je parle de toilette intime, je parle de la région vulvaire uniquement (c’est-à-dire clitoris, lèvres et vestibule). Laver la zone vulvaire trop fréquemment abîme la couche hydrolipidique protectrice de la peau. Les douches vaginales sont à bannir, elles détruisent la flore et augmente le risque d’infection.

À proscrire également : les gants de toilette et les fleurs de douche qui sont des nids à bactéries. Préconiser les doigts pour se nettoyer, c’est bien plus doux et les risques d’infections sont nuls.

Après la toilette intime, la zone doit bien être séchée afin de minimiser l'humidité qui favoriserait la prolifération bactérienne. Changez le plus souvent possible les serviettes de toilette, idéalement tous les deux ou trois jours.

Préférez les sous-vêtements en soie et en coton, qui sont des matières naturelles, plutôt que les sous-vêtements synthétiques qui favorisent la macération et l'humidité propice à la prolifération des bactéries. Évitez, pour les mêmes raisons, les vêtements trop serrés.

Ne masquez pas les odeurs avec des déodorants

L’utilisation de gel douche en guise de nettoyant intime est aussi à proscrire. Surtout si on ne prête pas attention à sa composition ! Ce type de produits est trop abrasif pour une zone aussi sensible.

Nous avons un choix immense de produits hygiéniques intimes proposés en grande surface et en pharmacie. Mais ils sont aussi à éviter un maximum. L'usage de produits antibactériens, antiseptiques n'a aucun intérêt et peut favoriser les infections.

Les substances chimiques composant ces produits n’ont aucune difficulté à pénétrer l’organisme. Le problème est que le corps ne sait pas s’en débarrasser ! Préférez l’eau chaude pour laver la zone génitale (sans savon). Sinon, utilisez des savons sans savon.

Ne cherchez pas à masquer les odeurs avec des déodorants ou des produits parfumés, ceux-ci fragilisent les muqueuses et entraînent des sensations de brûlure.

Lavez-vous à l'eau chaude après un rapport sexuel

Avant un rapport sexuel, il est important de bien se laver les mains afin de ne pas transmettre de microbes. Après un rapport sexuel, il est recommandé de se laver à l'eau chaude et d'uriner pour éviter que des germes ne remontent vers l'urètre.

Lorsque l’on pratique le sexe anal, il est important de ne pas passer de la zone anale au vagin sans avoir préalablement lavé les parties intimes ou les accessoires utilisés. Le risque étant d’introduire des germes provenant de l’anus et du rectum dans le vagin.

Changez serviettes et tampons régulièrement

Pendant les règles, la flore vaginale est plus sensible encore que les autres jours. Changer de serviettes et de tampons régulièrement – environ toutes les quatre heures – est impératif.

Pour les femmes qui portent des protège-slips, ils doivent être changés dès qu'ils sont humides, sinon cela favorise le développement de bactéries. Sachez que les protège-slips ne sont pas à utiliser quotidiennement, car s’ils protègent les sous-vêtements des sécrétions, ils favorisent les pertes et les odeurs nauséabondes. C’est le chat qui se mord la queue !

Favorisez des produits hygiéniques bio ou réutilisables car, comme je l’ai écrit dans une autre tribune,  tampons et serviettes sont fabriqués avec des produits chimiques dont le chlore et la viscose, deux substances qui induisent la formation d’une substance très toxique et poison appelée dioxine. Je vous invite vivement à lire plus amplement les effets que peuvent causer ces substances chimiques sur l’organisme.

Si vous observez des signes de déséquilibre de votre flore vaginale (sécrétions abondantes et odorantes, irritations, brûlures), vous devez en parler à votre gynécologue afin qu’il puisse vous prescrire un  traitement. Les infections vaginales ne se soignent pas toutes seules.

 

 

Source : Autre Presse