Nigeria : la justice saisit quatre propriétés de l’ex-ministre du Pétrole Diezani Alison-Madueke

La justice nigériane a ordonné la saisie de quatre propriétés d'une valeur de 7 millions de dollars appartenant à l'ex-ministre du Pétrole, Diezani Alison-Madueke. Les juges les soupçonnent de provenir de détournements massifs de fonds publics.

La décision prise le 11 octobre par la Haute cour fédérale de Lagos concerne des résidences dans plusieurs villes du pays telles que Lagos, Abuja et Port Harcourt, et qui appartiennent à Diezani Alison-Madueke. L’ex-ministre du Pétrole nigérianeest la cible de nombreuses enquêtes et saisies de propriétés ordonnées par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC).

L’enquête de la EFCC a révélé que l’ancienne ministre et son cousin, Donald Chidi Amamgbo, avaient acheté ces immeubles grâce à des sociétés-écrans. Pendant des perquisitions au domicile de ce dernier, les enquêteurs ont trouvé des documents prouvant qu’il était le propriétaire de 18 sociétés et propriétés en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Nigeria.

Devant les enquêteurs, Donald Chidi Amamgbo a déclaré qu’il avait enregistré ces sociétés écrans pour acheter les résidences de l’ancienne ministre, et ancienne présidente de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole(OPEP).

La semaine dernière, Diezani Alison-Madueke a demandé au gouvernement fédéral d’Abuja de pouvoir rentrer au Nigeria pour pouvoir se défendre devant les juges, ce qui lui a été refusé.

Enquêtes américaine et britannique

Fin août, la justice nigériane a ordonné la saisie bancaire de 7,6 milliards de nairas (21 millions de dollars) ainsi qu’un immeuble d’une valeur de 37 millions de dollars, dans le quartier huppé de Lagos, Banana Island.

En juillet cette fois, les États-Unis ont annoncé démarrer une enquête sur des associés de l’ancienne ministre et la saisie d’avoirs d’une valeur de 144 millions de dollars, dont un yacht et un appartement à New York d’une valeur de 50 millions de dollars.

Diezani Alison-Madueke avait également été arrêtée à Londres en octobre 2015, avant d’être libérée sous caution, le temps de l’enquête britannique. Cinq propriétés de luxe ont été saisies dans ce versant du dossier, à Londres.

Depuis l’élection du président Muhammadu Buhari, de nombreux biens ont été saisis et des comptes en banque gelés, visant notamment des personnalités proches de l’ancien président Goodluck Jonathan et depuis passées dans l’opposition. Aucun des accusés n’a cependant été condamnés formellement en justice, pour l’instant.

 

Source : Jeuneafrique.com