Assétou Doumbia / Fondatrice de Saveurs de Mabara : les confidences d`une passionnée de cuisine

Agent de banque, Madame Doumbia Assétou épouse Diakité est la fondatrice de saveurs de Mabara Abidjan- Londres. Saveurs de Mabara Abidjan- Londres, restaurant à spécialité afro-européenne né d’une passion de gourmet, est géré en plein temps par Haj Moussokro Doumbia Ouattara, excellente cuisinière.

Brave femme au talent multidimensionnel, ayant du coeur à l’ouvrage, s’est laissée bercer par les splendeurs et douceurs de l’art culinaire. Découvrons ensemble, Madame Doumbia Assetou épouse Diakité, ce cordon-bleu, au travers de cet interview...

Vous travaillez effectivement dans une institution financière. De la finance à la cuisine, il nous plairait d’en savoir davantage sur ce déclic, cette passion pour la cuisine?

“Qui n'est pas leste à table, est au travail détestable” dit le proverbe agricole du sud-ouest de la France. Et oui, ma passion pour la cuisine, me colle à la peau et elle m’inspire même au service. Pour la petite histoire, cette passion, je l’ai depuis la tendre enfance mais elle s'est faite en 3 phases. Adolescente, déjà toute mon attention reposait sur les nounous et papa ne voyait pas cela d’un bon oeil. Alors, croyant me punir en envoyant en formation pratique chez ma soeur aînée  pour devenir une bonne femme d’intérieur (rires), ce qui devait être une punition s'est transformé en grâce car j’ai rencontré l‘Amour, ma passion : la cuisine (rires). En 2016 j’ai été lauréate du Grill d’or au festival des grillades d’Abidjan. C’est à partir de là que j’ai décidé avec ma soeur Haj de créer saveurs de Mabara.

Une personne très proche a certainement influencé votre façon de cuisiner ?  Maman, la soeur aînée ou grande mère?

Chacune d’elle y est pour bien de bonnes choses. Cependant, celles qui ont eu plus de puissance et de fascination sont ma mère pour la cuisine africaine ainsi que ma soeur aînée qui excellait dans les deux.  La palme d’or de l’emprise revient à ma soeur aînée vu qu’elle était très polyvalente. Il faut reconnaître à César ce qui est à César.  Avec elle j’ai énormément appris y compris la pâtisserie. Le séjour avec la soeur aînée fut donc, je dirai, une formation complète.

Votre type de cuisine préférée?

Vous êtes sans savoir qu’il n’est pas du tout aisé pour un gourmet de choisir sa favorite parmi une kyrielle de mets les uns tout aussi exquis que les autres. Je dirai donc que je suis polyvalente, mais j’adore cuisiner africain , européen et méditerranéen. Même si en cuisine on ne finit jamais d’apprendre. J’aimerais ajouter la cuisine asiatique à mon registre

Avez-vous des phobies culinaires, ou un plat qui vous donne des sueurs froides rien qu'à y penser ?

Ouiiiiiii, bien entendu! Même s’il est difficile de rater des menus quand on est passionnée de cuisine, force est de reconnaître que le Fonio est ma bête noire (Rires)

Des ustensiles de cuisine dont vous disposez, lesquels utilisez-vous le plus ou le plus souvent délaissés?

Aucun ustensile n’est délaissé en cuisine.  C’est très rare,  car la cuisine est un art. On l’aime ou on ne l’aime pas. Il faut être polyvalente du coup saveurs de Mabara à une clientèle variée donc aucun ustensile n’est délaissé.

Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes désireux de faire de la cuisine une  profession?

Si pour  De Nicolas-Toussaint De Essarts “Une bonne cuisine est l’engrais d’une conscience pure”, comprenons donc que la cuisine est un art qui est très exigeant. Elle demande de la patience, beaucoup d’amour, de l’abnégation et de l’imagination. Il est plus important de toujours se remettre en cause afin de trouver le juste équilibre. Il faut surtout acquérir cette mémoire gustative pour pouvoir visualiser le goût du plat.  Quand on cuisine pour une certaine clientèle, on cherche à créer une saveur bien précise. Et pour l’obtenir il faut quotidiennement faire varier la recette. Les modifications peuvent être infimes, mais c'est en goûtant qu’on les perçoit et que l’on peut ajuster le goût et trouver l’équilibre parfait. Aussi, il faut pouvoir réussir à s’adapter au moindre petit changement afin de fidéliser la clientèle car c’est un métier passionnant.

Comment arrivez-vous à concilier votre boulot et votre passion pour la cuisine?

J’arrive à concilier les deux et je m’efforce autant que faire se peut que Saveurs de mabara  n’empiète pas sur mon boulot que j’adore . En  plus, nous avons une équipe qui partage la même passion pour la cuisine en notre sein qui prend le relais quand je suis absente. Mais les week ends je suis avec eux.
 
Y a-t-il une question à laquelle vous auriez aimé répondre et qui ne se trouve pas dans ce questionnaire ?

Une autre question à laquelle j’aurai aimé répondre:  C’est quoi votre spécialité.? Je me suis spécialisée dans le poulet que je cuisine et assaisonne toujours différemment et le choukouya d’Escargots également.
 
Vos projets?

Mon projet  c‘est d'ouvrir une chaine de restaurant Saveurs de Mabara accessible à toutes les bourses. Pour terminer, je remercie au passage mme koné Florence qui a cru en moi en 2015  et l’aventure continue.

 

Florence Bayala