Stéphanie Tchibanda, coach et consultant ressources humaines : ``soyons, nous-mêmes, osons en démarrant par nous même``

Férue de Communication et des relations Humaines, Stephanie Tchibanda est une femme industrieuse et entreprenante. Sa motivation, depuis plus de 10 ans : l’accompagnement personnel. Elle accompagne des personnes de divers horizons, hommes et femmes de médias, des personnalités politiques, des dirigeants d’entreprise…. Pugnace et résolue à gravir les échelons, Stephanie fait partie de ces personnes qui ont fait sien l’adage “ Les trois D : Détermination, Disponibilité et Discipline, ainsi la réussite est à portée de main.” Découvrons ensemble cette femme sagace et astucieuse.

Les obstacles, vous en avez eu certainement. Lesquels avez-vous rencontrés? Être une femme a t-il été un handicap ou un avantage dans votre parcours ?

Ce qui ne te tue pas, te rend plus fort, dit-on. Les embûches sur les parcours existent à foison et de divers ordres. Et à chaque réalité ses obstacles et péripéties qu’il faut bien entendu, traiter avec délicatesse et calme. Les obstacles, nous en rencontrons çà et là, et de diverses natures. A titre d'exemples nous pouvons citer, les divergences de pensées, d’attitude, de comportement, les manières que peuvent avoir les personnes qui nous entourent, et leur fonctionnement. Il convient évidemment de s'adapter tout simplement ! C’est à nous, avec nos compétences et capacités avérées de lever ces barrières en employant de la bienveillance, et non le jugement. Par ailleurs, il faut s’interroger objectivement: ''suis-je au bon endroit ou pas?''.

Bien souvent, et à tort, nous cédons à la facilité et portons à priori un regard accusateur sur les autres tout en ignorant notre part de responsabilité. C'est un peu facile de remettre la faute sur l'autre. Gandhi, à cet effet, a dit quelque chose de fort qui me parle énormément: ''Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde.'' Arborons les prémices du changement positif et du succès qui dorment en chacun de nous. Soyons, nous-mêmes, Osons en démarrant par nous même. Rire... Les choses, à cet effet, sont toutes simples. Soit elles fonctionnent bien et c’est tant mieux. Dans ce cas, on peut se sentir à la place idoine et appropriée, vouloir rester à cet endroit si c’est à notre convenance. Soit on assiste au contraire à un dysfonctionnement. Cet aspect de mon propos est relatif à tous les niveaux de la vie tant personnel que professionnel.

En dépit de toutes ces réalités existentielles, il y'a un devoir de résultat qui s’impose à nous. Soit nous sommes où nous devons être. Nous nous adaptons alors, et construisons quelque chose. Soit nous ne sommes pas au bon endroit. Quand nous atteignons ce stade, une introspection et une rétrospection s’imposent afin de trouver les bonnes questions à se poser. Cela, permettra inexorablement de faire le bilan réel pour une réorientation objective et efficiente.

Revenant au second volet de votre question, je n'ai jamais révoqué mon statut de femme. Femme, je l’ai toujours été. Acceptez ce que Dieu a fait de moi, est une grâce incommensurable dont suis fière et très honorée. Ce serait donc ahurissant de dire que c'est un avantage encore moins un inconvénient. Il n’en demeure pas moins, de nos jours qu’être une femme peut comporter certaines difficultés, dans les relations humaines, face à d’autres personnes. Il s’agit aussi bien d’Hommes que de Femmes qui ont une attitude de supériorité qui ne sert non seulement à rien, mais qui peut également être dérangeante. En tant que femme, je ne ressens aucun complexe. Je suis tout juste moi. J'ai, comme tout autre être humain, des atouts qui m'aident à avancer et je me crée des moyens qui m'aident à atteindre les objectifs que je me fixe. Être femme, est un honneur et nous devons en être fières et heureuses.

Vous êtes consultant des ressources Humaines, coach et praticien narratif, auteure... Plusieurs cordes à votre arc. Comment arrivez-vous à concilier vos activités avec votre vie personnelle et professionnelle?

J’avoue que je n’en reviens pas moi-même. Je n’arrête pas de poser la même question que vous. Je pense, pour ma part, qu’en toute chose il faut une bonne dose de passion pour se surpasser. (Rire). Avec la passion, on est débordant d’énergie au point de ne pas se rendre compte de la quantité de chose qu'on fait. L'envie de construire, de créer, de partager, de se nourrir et de nourrir les autres... Il existe en réalité de nombreux éléments moteurs qui contribuent à cette aptitude à concilier des activités professionnelles et vie privée.

Dans la vie, après avoir parcouru un long chemin, il arrive que l'on soit sujet à l'envie de faire le vide autour de soi, il est clair (qu'il y'a des moments où nous avons envie de faire le vide. En d’autres termes, l'on sent le besoin de s'alléger un tout petit peu, de se désencombrer. Et je me situe à cette étape de la vie où ces envies se font récurrentes. En effet, je désire faire des choses un peu moins nombreuses, me concentrer sur des choses qui, aujourd'hui pour moi, sont d'actualité. Le découragement et la fatigue sont normaux et inévitables dans la vie de tout Homme. D'aucuns pourraient les percevoir comme des obstacles à leurs différents projets de vie, cependant, je pense pour ma part qu'en prenant ces moments avec philosophie, l'on peut en tirer une richesse fort inestimable. Sachons que nous ne sommes pas seuls au monde. Si cela avait été le cas, les réalités seraient bien différentes.

Comprenez que nous vivons dans un monde cosmopolite où les différences et les divergences sont telles que nous côtoyons des personnes qui nous comprennent et d’autres pas du tout, et cela, au sein d'un même espace donné. La configuration actuelle de notre société peut parfois nous faire percevoir, voire même sentir des codes comme: ''Ne jamais abandonner'', ''Ne jamais faire telle chose ou telle autre...'', s'érigent et s'ancrent de manière insidieuse dans nos pensés. Non, nous ne devons pas les laisser gagner plus de terrain; il faut les empêcher de s'installer car nous avons le droit de dire que nous sommes fatigué, que nous voulons souffler.

Nous avons le droit de prendre du repos pour démarrer autrement à un moment donné. En somme, nous ne devons jamais abdiquer. En revanche, nous avons le droit de redéfinir nos priorités, d'abandonner la quête de certaines choses. Ce n'est pas un signe d'échec. C’est au contraire un signe fort de courage de savoir dire ‘‘stop’’ au moment opportun. Ou alors vous continuez à faire quelque chose qui ne vous correspond même pas et vous allez vous vider de l'intérieur. Vous vous videz donc de tout ce que vous avez comme richesse et peut être nuire à celui pour qui vous travaillez parce que vous n'êtes plus du tout productif. Pour concilier le tout, la joie, la bonne humeur, l'envie, à mon avis, sont le césam. Dieu, pour moi, c’est prendre une nouvelle orientation et la suivre. Et y aller justement avec cet enthousiasme, cette motivation, cette force, qui va forcément rayonner sur tout votre entourage, les autres et vous.

Du moment où vous avez une harmonie et une paix intérieures et extérieures, que cela vous apporte cette bonne chaleur et que vous êtes sous la lumière que vous avez ressenti au fond de vous, il n'y pas de raison que les autres ne soient pas impactés. Pour y arriver il faut évidemment une foi certaine. Je le dis ainsi puisque sans Dieu qui demeure très important et un équilibre familial existant, je n'arriverais pas. Et pis, j'aurai du mal à avancer. C'est une nécessité, un facteur primordial qui contribue à mon équilibre. L’équilibre familial, je tiens à le souligner, n'est pas forcément lié au mari ou à l'époux. Il peut être du ressort de l'oncle, du frère, des parents ou même des amis qui sont autours de vous, qui vous écoutent et vous apportent leur soutien et réconfort. C’est un pan très important de la vie, de notre vie. Je fais beaucoup de sport et j'ai une vie spirituelle bien importante. C'est vraiment, pour moi, mettre son corps et son esprit au service de la vie.

En parlant de famille, pensez-vous que la vie de famille pourrait être un frein à l'ascension professionnelle d'une femme ?

La femme a autant de droit que les autres. La femme a besoin de s'épanouir, d'exister aussi à travers une activité professionnelle qu'elle aura choisi. C'est vraiment un luxe pour toute personne et la femme en particulier. Nous les femmes, on a, en plus de cette tâche, la responsabilité de veiller au bien être de notre foyer afin qu’il soit bien tenu. Le foyer c'est tout ce qui concerne notre maison, nos employés, nos enfants, nos maris notamment... Oui c'est donc important pour nous de pouvoir concilier tout cela. Après quoi, il y'a toute une organisation, un ordre à mettre en place. Ce qui, avec l'aide de Dieu, devrait permettre d’harmoniser toutes ces choses. Il y'a un temps où nous devons être nous en tant que femme, être avec nos enfants, les conduire, les guider et les accompagner. Un moment viendra où ces derniers s’absenteront, ils déserteront le domicile familial à un certain âge, un peu plus autonomes, indépendants. Ainsi, nous serons beaucoup plus libre de faire certaines choses. Mais nous avons aussi un mari dont il faut prendre soin. On se doit aussi d'être présente pour lui et lui pour nous. Donc c'est valable dans les deux sens. Voilà pourquoi, je dis que c’est une question d'organisation et de gestion de priorité. Si entre le boulot et mes enfants, j'estime que mes enfants sont prioritaires à un instant T, oui je vais laisser le boulot pour m'occuper de mon enfant.

Je prends mon expérience personnelle. Quand j'ai su que j'attendais un enfant, j'étais en fonction dans une société, j'ai démissionné. Au bout de 3 mois 4 mois de grossesse parce que je ne me voyais pas du tout être ballotée et être productive comme je l'avais été dans mon cadre professionnelle et manquer à mon rôle de maman. Et c'est parce que je l'avais choisi. Je voulais être une maman à coté de mon fils. Je voulais le voir, je voulais prendre le temps de le connaître, de découvrir plein de choses, donc j'ai pris le risque de démissionner. Et tenez vous bien vu que c’est incroyable ce qui a suivi. Après la démission, je suis dans ma pause avec mon fils puis je commence à m'installer à mon propre compte chez moi. Pendant que je faisais ma mise en place avec ordinateur, bureau, j'allaitais mon fils. Il restait sur le bureau allongé dans son sommeil (rire) et j'ai commencé à bosser. C'est ainsi que j'ai commencé ma première société.

C'est juste pour dire que lorsque nous nous sentons bien et à notre aise dans les choix que nous faisons, notre esprit tout entier, à un moment donné, est disposé à recevoir et concevoir des idées nouvelles, fraîches simplement parce que nous ne sommes aucunement oppressés. Et c'est de la que j'ai créé, en 2004, l'année de naissance de mon fils ma première société, l'agence de pub, ST CONSULTING. Encore une fois c'est vraiment un choix, j'ai pris un risque. Ma famille me disait:'' Mais tu ne vas pas démissionner alors que tu es enceinte? Et comment tu vas faire pour élever ton enfant?''. Mais Dieu est fidèle, c'est pour dire que si tu veux faire quelque chose et que tu le sens dans ton être, vaille que vaille cela se fera (Rire). Et le résultat est là. Ce fut ma plus belle année à tous les niveaux avec de nombreux contrats juteux qui m’ont permis d’amasser suffisamment d’argent. J'en fus très contente et si c'était à refaire, je referais exactement la même chose sans aucun regret. Après, j'ai délocalisé mes bureaux. Je suis partie de la maison parce qu'il fallait que je reçoive des clients mais je me sentais mieux et c'était la saison où je devais être pleinement avec mon fils. Je partais travailler, je rentrais entre midi et deux, comme on le fait toutes mais ce n'était plus pareil. J'étais dans un autre monde et lui aussi était plus grand.

Quand tu es à ton compte, tu es plus libre de tes mouvements. Je voulais cette liberté. Je ne pouvais plus dépendre de quelqu'un même si on dépend parfois de ses clients. (Rire). Dans d’autres cas, la famille peut freiner. Mais si l’on a un mari compréhensif et une famille où la communication, un amour réel, du respect, de la bienveillance existent réciproquement, ensemble on fait des merveilles.

Vous côtoyez beaucoup d'hommes dans l'exercice de vos fonctions, comment vous sentez vous en tant que femme? Comment se comportent-ils avec vous?

Dans la vie on rencontre toute sorte de personnes et c'est à nous dans ce cas de figure de pouvoir dire encore non, si ça correspond à ce que nous soyons. Si on n'est prêt à accepter certaines choses ou pas. Il existe plusieurs catégories et types d’hommes. Il y’en a de gentils, de moins gentils. Vous avez les femmes gentilles et les femmes moins gentilles. Vous avez toute sorte d'être humain, à vous encore une fois de dire: ''oui ou ''non''. Cela nous aide à nous construire, à devenir ce qu'on est, soit plus forte, soit on est complètement diminué et abîmé par des personnes. Tout est possible, même dans votre propre maison, vous pouvez être abimé par votre mari, ou par un parent.

Nos ennemis sont partout et peuvent être partout. Qu'ils aient la forme d'un homme ou d'une femme, ou d'un animal, c'est à vous de vous protéger avec les moyens que vous avez et cette phase commence par votre foi en vous, la confiance en soi, l'estime de soi, ne jamais oublier qui nous sommes et d'où nous venons. A partir de là, personne ne peut vous marcher sur la tête. Les hommes se comporteront avec vous avec respect si vous estimez que vous méritez du respect. Si vous montrez des signes de faiblesse ou de persuasion où ils peuvent accéder à vous facilement, ils profiteront aisément. Si vous ne le voulez pas, cela va de soi, ils n’accèderont pas à vous...Tout dépend de votre posture, de ce que vous voulez donner à ces personnes. C'est la règle du jeu.

Vous avez sorti un livre: ''Le communicant'', pourriez-vous nous en dire un peu plus à propos de votre livre? Présentez-nous votre ouvrage.

C'est le premier ouvrage de “SeFormerAutrement” qui est le cabinet dans lequel je travaille. J’y occupe la fonction de Directrice Générale. Je me suis dit qu'il fallait illustrer l’exercice quotidien. Nous faisons une kyrielle de choses et avons aussi un champ d'action plus large. Toutefois, le plus usuel, aujourd'hui, demeure la prise de parole en public. C'est plus pour cela qu’on nous sollicite très souvent. C'est un tome 1. Il y’en aura d'autres parce qu'il y'a beaucoup de chose à raconter à ce sujet. Ce sont les conseils avérées pour mieux vivre sa prise de parole en public quelque soit le moment, quelques soit les personnes qu'on a en face de soi. Ça se prépare et on n'improvise pas la prise de parole en public quelque soit la circonstance, même en entretien.

Quels sont vos projets à venir ?

Il me plairait bien de m'impliquer davantage auprès des femmes. J'ai commencé à le faire déjà mais il est question de mettre en place de vrais cadres pour pouvoir l’être un peu plus. Les accompagner, leur donner confiance en elles, pouvoir vraiment entendre et comprendre le véritable hic qui, aujourd'hui, leur met le plomb dans l’aile. Vous conviendrez avec moi que, par moment, ce sont les femmes qui rencontrent des blocages. Nous sommes nombreuses dans cette situation alarmante avec des déconvenues. Tenez vous bien, quelque soit le blocage, il peut être de divers ordres. Des blocages d'ordre familial, professionnel... Mon objectif, ici, c’est juste l’envie de me tenir à leur disposition pour, essentiellement, plus échanger avec elles et les valoriser. C'est le principal projet après lequel se développer, s'organiser suivront... Dieu seul le sait.


Quel(s) conseil(s) pouvez-vous apporter pour inciter les femmes à se lancer professionnellement?

La Foi, toujours la foi, de l'estime de soi, de la confiance en soi. Mieux encore de la patience et de l'observation. Se lancer pour se lancer, non, ça ne veut rien dire. Se lancer avec un vrai projet réaliste, avec de vraies idées. Tout démarre d'une idée. L'idée doit donc être pensée, murie. Il faut être déterminée, aller jusqu'au bout et ne jamais renoncer. Si on s'est trompé, c'est normal, c’est humain. Il ne faut pas s’emballer. Prenons la peine de recommencer en ne baissant pas les bras parce que ce n'est pas forcément la première fois qui sera la bonne. Tout comme dans les relations savoureuses ou peu importe, on essaie quand. C'est pareil au niveau du boulot, lorsque nous essayons et que rien ne marche, nous ne devons pas nous tromper. Nous avons surtout et avant tout le droit d'abandonner, le droit de dire que nous avons fait le mauvais choix, que c'était là qu'il fallait que j'aille, que je n'ai pas vu, je me suis trompé. C'est aussi ne pas se fouetter soi même, être bienveillant avec soi même parce qu'on a tendance à être très dur avec soi même. Parfois s'autoriser de dire: ''ouf, je dois faire une pause''. C'est tout ça qui permet à mon avis de se lancer naturellement.

Un dernier mot pour les lecteurs ?

Achetez le bouquin et lisez le (Rire), il peut se trouver partout dans toutes les librairies. Vous trouverez la clef dans les questions de prise de parole. Il est destiné à tout le monde. ''Le communiquant'', c'est tous ceux qui veulent communiquer, dans la vie de tous les jours. Il n'y a pas un moment dans la vie où on ne se retrouve pas à prendre la parole en public. C'est tellement important. Le canal, par exemple, dans les relations, au lieu d'échanger des sms, est ce qu'on ne peut pas attendre de se retrouver à un moment donné pour parler en face à face? L'interprétation qui est faite de nos SMS, il n’ y'a pas des moments ou ça part dans tous les sens. Le savoir parler ça concerne la relation avec les autres, ça veut dire que je prends soin des autres et à partir du moment où ce que j'ai à dire est important, je me dois de veiller à ce que ça soit transmis correctement. Ce que je pense d'eux, ce que j'ai à leur dire, ils doivent le percevoir comme je souhaiterais qu'ils le perçoivent. Il faut un langage pour tout le monde. Le langage que j'utilise pour m'adresser à un enfant ce n'est pas le même langage quand je m'adresse à un adolescent, à un tonton...Tu n'auras pas le même langage pour toutes ces personnes là.

 

Mam Dieng