Louis Vuitton accusé d`exploiter des couvertures en laine africaines sacrées

La maison française est critiquée pour l’exploitation d’un trésor de la culture basotho : ses couvertures en laine. Même si le reste du monde a nourri les cultures africaines, la méthode du maroquinier de luxe, récidiviste sur le continent, fait grincer des dents localement.

Louis Vuitton s’est de nouveau attiré les foudres de l’Afrique, et de l’Afrique du Sud en particulier, en voulant transformer un trésor de la culture basotho [peuple bantou vivant en Afrique du Sud et au Lesotho] – ses célèbres couvertures en laine – en accessoire de mode dans sa dernière collection pour hommes. Les couvertures basotho, objets rituels à caractère sacré, ne coûtent généralement pas plus de 1 000 rands sud-africains [66 euros], pourtant il vous faudra en débourser 33 000 [2 186 euros] pour acquérir celles siglées par le maroquinier français.

Est-il normal que Louis Vuitton tire ainsi profit de la culture basotho ? En Afrique du Sud, les artisans locaux s’interrogent : s’agit-il d’un hommage ou d’une forme d’appropriation culturelle ? Pour la créatrice de mode [sud-africaine] Maria McCloy, il s’agit ni plus ni moins d’un vol, car à aucun moment le peuple basotho n’a été associé à cette démarche.

''Les artistes africains sont aussi des artistes et des créateurs. Nous aussi, nous avons des noms. Ces choses ne sont pas vides, tout le monde n’a pas le droit de les prendre et de se les approprier. Nous sommes en colère parce qu’on se sent exploités. Ce n’est pas d’être une source d’inspiration qui nous pose problème, c’est un compliment, mais il faut aller plus loin et nous associer ...''

 

Source: courrierinternational.com