Nadia Druide, Styliste et Présidente de l`ACM-CI : `` cette année, la mode est à l`honneur``

Nadia Druide est styliste-modéliste. Elle est installée depuis 1992 à Abidjan. Après sa formation en France, elle s’oriente vers la couture pour enfants. En 2012, elle est désignée présidente de l’association des créateurs de mode de Côte d’Ivoire (ACM-CI).

En attendant le dîner que l’association organise ce samedi 3 mars à Seen Hôtel Abidjan, Nadia Druide dévoile les acquis de l’union des créateurs et donne les perspectives d’avenir.

Pourquoi avez-vous opté pour ce secteur de la mode enfantine?

A la base, je me suis formée pour la mode adulte. Je suis titulaire d’un CAP et d’un BEP et j’ai fait une spécialisation dans la professionnalisation de mon métier en France. J’ai opté pour les enfants car je me suis dit qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui les habillent. Aussitôt ma formation terminée, je me suis dirigée vers le domaine des tout-petits.

Vous vous en sortez ?

Oui, je m’en sors. Il faut savoir qu’au niveau des enfants, il y a de grandes périodes d’affluence qui sont la rentrée scolaire, les mariages, les communions, les mardis gras, la fête de Pâques et Noël.

Depuis 2012, vous êtes à la tête de l’association des créateurs de mode de Côte d’Ivoire (ACM-CI).  Comment va-t-elle six ans après votre arrivée ?

Je suis la 3è présidente après Rikève Dunkan et Ciss St-Moïse. On a essayé de faire de notre mieux pour faire connaitre l’association à travers les différents évènements auxquels on a participé tant en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur. Je peux citer les Jeux de la Francophonie, le Salon international du tourisme d’Abidjan (SITA), le MASA, le SIAO, la Foire d’Espagne de 2017 et Le festival du film d’Angoulême en France où les membres de l’ACM-CI avaient exposé leurs vêtements à la galerie Lafayette. Il y a eu Ouli Pat qui a été même à Angoulême.

Comment devient-on membre de l’ACM-CI ?

Pour être membre de l’ACM-CI, il y a des critères à remplir. Il faut être créateur de mode, avoir exercé pendant cinq ans, avoir activité en Côte d’Ivoire, être en règle vis-à-vis de l’administration c’est-à-dire les impôts et être déclaré à la CNPS, s’acquitter son droit d’adhésion et payer ses cotisations mensuelles.

Combien de membres êtes-vous à ce jour ?

Nous sommes 28 membres et le 3 mars prochain, nous allons faire adhérer 16 nouveaux. Chaque année, il y a de nouvelles adhésions des créateurs qui ont manifesté le désir d’être membres de l’ACM-CI. Mais on ne peut pas faire entrer tout le monde d’un seul coup. Quand on fait la demande, on observe le demandeur pendant un an. On le protège et le conseille en quelque sorte. On l’amène aussi à participer aux activités de l’association. On ne trie pas. Tout le monde peut être membre. Mais on veut seulement avoir un droit de regard sur ceux qui sont entrés avant de faire de nouvelles adhésions. C’est pour cela que c’est assez restreint. Si on fait entrer coup 100 créateurs, on ne pourra pas les gérer.

Comment vit l’association aujourd’hui ?

L’ACM-CI est en train d’être connue sur le pan international grâce aux différentes activités que nous avons organisées. L’association bouge et cela nous permis d’avoir des rencontres avec nos différents ministères et des organismes internationaux comme l’UNESCO et l’ONUDI. Nous leur faisons savoir ce que fait l’ACM-CI et dans la mesure du possible établir une collaboration entre nos structures. Certains organismes nous apportent du soutien ou nous aident à réaliser nos projets. Ces différents soutiens viennent renforcer les cotisations mensuelles des membres qui alimentent la caisse de l’association. A la rentrée culturelle 2018, le ministre de la culture et de la francophonie a dédié cette année à la valorisation du pagne tissé ivoirien.

Qu’en dites-vous ?

Cette année, on dira que la mode est à l’honneur. Mettre le pagne tissé est une bonne chose. Cela veut dire que les créateurs auront beaucoup de travail. Car c’est nous qui allons confectionner ces pagnes-là. Nous allons tout faire pour amener les populations à porter le pagne tissé à toutes les cérémonies. Cette année 2018, la tendance est au pagne tissé. Que ce soit dans le vêtement ou dans la décoration, chacun utilisera l’étoffe traditionnelle à sa manière. On peut l’imposer à toute la Côte d’Ivoire pour que les gens puissent porter le pagne du terroir, le pagne que nos parents tissent dans nos différents villages. Cela créera des emplois et donnera des ressources vitales aux différents tisserands de nos villages. Le ministre de la culture et de la francophonie nous a vraiment mis à l’honneur. Il y a aussi beaucoup d’autres projets comme la fashion week d’Abidjan qui va avoir lieu cette année.

Le 3 mars, ce sera le dîner annuel de l’ACM-CI. Pourquoi ça a pris du retard cette année ?

Ça a pris du retard car nous tenons compte des différents engagements des membres de l’association. On tient aussi compte des membres qui ont des évènements joyeux ou douloureux. Sinon, généralement, le dîner annuel de l’ACM-CI se passe entre janvier et février. Là, il y a des membres qui avaient des évènements à honorer. Donc, on a été obligé de reculer le dîner pour permettre au maximum de membres d’être là.

A côté du dîner, il y aura autre quoi d’autre ce 3 mars ?

On aura nos ministères qui vont nous accompagner. Il y a notre ministère de tutelle qui est celui de la culture et de la francophonie et le ministère du tourisme. Il y a aura également notre parrain qui est le ministère de l’emploi. Il ne faut pas oublier nos partenaires et des institutions comme l’UNESCO et l’ONUDI. Il y a tout le monde de la mode en Côte d’Ivoire comme les mannequins, les organisateurs d’évènements, les médias… Cette année, on procédera à l’adhésion de 16 nouveaux membres à l’ACM-CI. La promotion 2018 est parrainée par Angybell. L’année dernière, c’était Pathé’O. l’association présentera son bilan 2017 et ses perspectives 2018.

C’est quoi ces perspectives ?

Il y a beaucoup de projets dont la fashion week qui va bientôt se réaliser en Côte d’Ivoire. On participera également au SITA 2018, le MASA… L’autre gros projet à venir est la boutique du créateur. Tous les créateurs du pays seront représentés dans cette boutique-là. Cette idée est du ministre de la culture et de la francophonie. Il nous soutient dans ce projet. La fashion week de la Côte d’Ivoire est également soutenu par le ministre de la culture et de la francophonie. Nous disons merci au ministre de la culture et de la francophonie. Comme je le disais plus haut, cette année, la Côte d’Ivoire va porter les créateurs et la mode ivoirienne sur le plan international. Que le ministre compte sur les créateurs. Nous allons porter ces projets jusqu’au bout. De toutes les façons, nous sommes les premiers bénéficiaires. C’est notre affaire.

 

Florence Bayala