Serena Williams dénonce le traitement des femmes noires qui accouchent aux Etats-Unis

Les Noires d’Outre-Atlantique ont trois fois plus de risques de mourir à l’accouchement que les femmes blanches. « Les docteurs ne nous écoutent pas », martèle Serena Williams, qui dénonce la différence de traitement entre les femmes qui accouchent aux États-Unis.

Alors que, de l’autre côté de l’Atlantique, la mortalité maternelle affiche déjà un bilan peu flatteur, pour les femmes noires, le risque de mourir est trois fois plus élevé encore que pour les femmes blanches. Toute star du tennis qu’elle est, la multimillionnaire a souffert de complications post-accouchement qui l’ont conduite à rester six semaines au lit. Au lendemain de sa césarienne, soudain à court de souffle, Serena Williams a réclamé un scanner, de l’héparine et un anticoagulant. Ni l’infirmière ni les médecins ne l’ont prise au sérieux, pensant que l’antalgique la rendait confuse. Le scanner a finalement révélé une embolie pulmonaire. Lorsqu’elle est retournée en salle d’opération, les médecins lui ont trouvé un énorme hématome qui a causé une hémorragie interne.

Sensibilisée par sa propre expérience

Cette expérience l’a sensibilisée au traitement des femmes noires lors de leur accouchement. « Nous avons trois fois plus de risques de mourir que les femmes blanches. Que certains docteurs ne se soucient pas autant de nous, c’est déchirant. Beaucoup d’Afro-Américains et de personnes noires n’ont pas la même chance que moi. Vu ce qui m’est arrivé, cela aurait été difficile si je n’avais pas eu les soins que j’ai eus. Imaginer les autres femmes qui traversent ces complications sans les mêmes soins, c’est bouleversant. Les préjugés persistent et cela doit être abordé. Nous devons nous lever […] et dire clairement que ce n’est pas normal ».

Faute de statistiques fiables, Washington n’a pas publié de taux officiel depuis une décennie. Mais les travaux universitaires et estimations internationales pointent un même constat : dans la première puissance mondiale, les mères meurent beaucoup plus souvent que dans les autres pays riches.
Au sein de l’OCDE, seul le Mexique fait pire. Selon l’organisation, le taux de mortalité américain s’élevait en 2014 à 24 décès pour 100 000 naissances. Environ trois fois plus qu’en France, quatre fois plus qu’au Canada et sept à huit fois plus qu’au Japon, aux Pays-Bas ou en Norvège. D’après le Centre pour le contrôle des maladies, « le risque de mortalité dû à la grossesse est trois à quatre fois plus élevé chez les femmes noires que chez les blanches. » Devenue mère pour la première fois en septembre dernier, la joueuse de tennis américaine a de nouveau remporté un match sur le circuit féminin lors du tournoi d’Indian Wells, en Californie. L’ex-numéro 1 mondiale a remporté son 1er match officiel en simple depuis l’Open d’Australie 2 017 vendredi dernier.


Source : laparisienne.com