C`est pas moi, c`est lui! Que faut-il dire à un enfant qui dénonce ou qui rapporte sans arrêt?

Le rapportage est monnaie courante chez les tout-petits, particulièrement chez les enfants de 4 ans. À cet âge, ils sont plus conscients des situations qui provoquent de l’inquiétude, de la peine, de la joie ou de la colère. Ils s’aperçoivent donc de vos réactions et peuvent les prévoir. C’est ce qui arrive lorsqu’un enfant rapporte une situation à un adulte. Premièrement, il comprend qu’il obtient ainsi de l’attention. De plus, il sait souvent que l’autre enfant sera réprimandé. Enfin, comme il fait maintenant mieux la différence entre les bons et les mauvais comportements, il cherche à se mettre en valeur. C’est comme s’il vous disait : « Moi j’ai bien agi, mais pas lui! »

D’autres raisons pour dénoncer

Pour vérifier une règle L’enfant rapporte peut-être le méfait de l’autre pour vérifier qu’il a bien compris une nouvelle règle. Votre réaction quant à la transgression de cette règle vient lui confirmer qu’il avait raison. L’enfant a besoin d’être encouragé à agir de façon autonome. Vous pouvez lui dire : « Tu as raison, c’est interdit. »

Pour devenir l’allié de l’adulte

L’enfant peut dénoncer pour devenir votre allié. Cependant, le rôle de l’enfant n’est pas d’être votre complice dans l’application de la discipline familiale. Si vous écoutez celui qui dénonce en le remerciant puis en punissant le fautif, cela pourrait susciter de la jalousie et de la compétition entre vos enfants. Cela encouragera également l’enfant à rapporter de nouveau dans d’autres situations. Pour satisfaire le besoin de l’enfant d’être votre allié, privilégiez le partage d’une activité ou d’une tâche familiale que vous exécuterez ensemble.

Comment réagir

Écouter un rapporteur et donner suite à ses dénonciations n’est pas la bonne façon de lui apprendre à parler directement aux autres et à développer son autonomie. Vous aurez avantage à ne pas encourager ce comportement. Votre enfant doit comprendre que ce n’est pas en nuisant aux autres qu’il obtiendra l’attention qu’il recherche. Si vous demandez à votre enfant pourquoi il vient rapporter ce qu’a fait l’autre, vous découvrirez peut-être ses motivations. N’encouragez pas un enfant qui rapporte si ses propos sont destinés à faire gronder l’autre.

Si l’action est sans conséquence

Vous pouvez lui dire tout simplement : « C’est aux parents de voir ce qui se passe et d’intervenir au besoin. » Encouragez votre enfant à parler de lui plutôt que des autres. Vous pouvez lui dire : « J’aime quand tu me parles de toi et que tu me racontes ce que tu fais. » Si le geste a des conséquences Invitez le coupable à dire la vérité. « Je demande à celui qui est responsable de me le dire, afin qu’on puisse réparer le dégât. Je demande aux autres de ne rien dire. » Si le geste cause du tort à celui qui se plaint, commencez par le consoler, puis invitez-le à dire à l’autre en quoi ce geste lui a nui. Demandez au fautif de réparer, lorsque la situation s’y prête.

Comment prévenir le rapportage?

Apprenez à votre enfant à exprimer ses désaccords directement aux autres enfants en expliquant comment il se sent dans cette situation. Par exemple, il peut dire à un autre enfant : « Je n’aime pas quand tu prends tous les blocs pour toi. J’avais aussi envie de jouer avec les blocs. » Il apprendra ainsi à s’affirmer et à exprimer ses émotions. Lorsque vous êtes témoin d’un conflit entre enfants, invitez-les à trouver des solutions par eux-mêmes. À partir de 4 ans, l’enfant a suffisamment conscience de l’autre pour être capable de comprendre son point de vue et exprimer le sien. Il peut aussi faire des compromis qui seront acceptables pour tous.

Attention : danger!

Le seul rapportage digne d’être écouté est celui qui vise à protéger un enfant qui se met en danger. Vous pouvez commencer par intervenir et ajouter : « C’était dangereux. » Dans un tel cas, la dénonciation ne vise pas à faire punir : c’est un geste d’amour.

 

Source: naitreetgrandir.com