Mon ado a fugué : comment réagir ?

Toujours brutale pour la famille, la fugue est un appel au secours que l'adolescent n'a pas su exprimer avec des mots. Que traduit-elle et comment y réagir ? Quelles que soient les raisons qui poussent un adolescent à faire une fugue, cette dernière traduit toujours une souffrance, une difficulté psychique, que le jeune n'a pas réussi à exprimer d'une autre façon. 

Faire réagir les proches

Derrière la fugue : un besoin irrésistible de prendre de la distance pour se sortir d'une situation anxiogène, mais aussi un appel au secours pour faire réagir l'entourage, notamment les parents.

Manque de reconnaissance à la maison, pression parentale, difficultés scolaires, conflits familiaux, maltraitance, ou encore quête d'aventure et de liberté, refus des contraintes et des limites... Sur fond de communication familiale déficiente, les raisons de fuguer sont multiples, que la fuite soit spontanée (le plus souvent) ou réfléchie.

Heureusement, la plupart des fugues sont sans conséquences graves immédiates, la plupart des adolescents revenant d'eux-mêmes à la maison dans les 48 heures.

Ne pas nier la souffrance de l'ado

Néanmoins, la fugue reste un passage à l'acte brutal qui crée toujours une rupture avec l'environnement familial, amical et scolaire : le jeune en errance, même dans un temps limité, s'expose alors à des dangers, notamment de mauvaises rencontres.

Par ailleurs, la souffrance qu'elle sous-tend ne saurait être banalisée : ignorée, elle s'exprimera à nouveau dans la fuite ou sous une autre forme.

À savoir, les fugues sont souvent précédées de signes avant-coureurs : désintérêt pour la scolarité et les copains, repli sur soi…

L'enjeu après une fugue ? Rétablir le dialogue avec l'adolescent. Pas question donc de l'accueillir avec de la colère, des reproches, des questions sans intérêt (" Où étais-tu ? ", "Avec qui ? "), au risque de braquer l'adolescent et d'amplifier encore la rupture de communication.

Exprimer son angoisse

Tout aussi délétère : montrer de l'indifférence ou banaliser son acte. On peut, en revanche, exprimer ses émotions, dire que l'on a eu peur pendant son absence, que l'on a été très angoissé.

Il est important que l'adolescent sache à quel point ses parents ont été touchés.

Faire appel à un intervenant extérieur

Il faut ensuite chercher à comprendre ce qui a déclenché la fugue. La meilleure solution, dans un tel contexte de rupture de communication familiale, est de faire appel à un intervenant extérieur spécialisé (psychologue...) qui pourra donner du sens à l'événement.

Une thérapie individuelle et/ou familiale peut s'imposer.

 

 

Source : santemagazine.fr