Comment punir un ado ?

Il est rentré à l’aube au lieu de minuit… Elle a séché son cours de maths… Elle a roulé en moto sans casque… Décidément, votre ado n’en fait qu’à sa tête. Il faut sévir, mais quelles sont les stratégies efficaces pour sanctionner un ado qui désobéit ? Voici quelques pistes pour doser vos réactions et faire respecter les limites à ne pas dépasser.

Il vous cherche ? Répondez !

En réalité, désobéir, pour un ado, c’est plutôt normal ! Votre ado vérifie ainsi que vous restez cohérent par rapport aux principes que vous défendez. Par exemple, si vous souhaitez connaître les coordonnées des personnes qui l’invitent, il doit comprendre que c’est pour avoir un contact en cas de problème. De même si vous insistez pour qu’il porte un casque en scooter, c’est pour assurer sa sécurité. Bien entendu, tout cela l’agace, mais tenez bon. Il ne vous le dira pas, mais sera rassuré d’avoir des parents qui se préoccupent de lui.

Rappelez-vous : un ado qui râle est un ado en bonne santé qui cherche une limite. Concentrez-vous sur ce qui vous semble juste. Laissez-le se plaindre et maintenez votre décision fermement. Dites : “Eh oui, c’est ainsi…” sans commentaire. Il veut une limite, en voilà une !

Les réparations, des punitions efficaces

L’important, c’est que votre ado prenne conscience de sa responsabilité et surtout qu’il répare sa faute. Il a manqué à ses obligations : oubli de faire son devoir, refus d’aider sa sœur, de ranger ses affaires ? Il devra accomplir une tâche ménagère en plus. Il a insulté la voisine ? Il doit présenter des excuses. Il est l’auteur d’un dégât ? Il remet en état ou rembourse sur son argent de poche. Ou alors, il a dépassé l’heure ? Il devra rentrer encore plus tôt la prochaine fois. Les réparations au coup par coup qui le mettent à contribution sont plus efficaces qu’une privation de sortie pendant un mois ou la suppression pure et dure de son loisir préféré. Il doit admettre que ses actes ont des conséquences et que c’est à lui de les assumer.

A éviter… la violence physique

Résistez à l’envie de lui mettre une gifle même si ça vous démange : la violence physique est un aveu de faiblesse. D’une part, cela vous dessert et d’autre part, cela ne lui montre pas un exemple très positif. Respirez un grand coup, proférez un « GRRR… », hurlez votre colère et tant qu’à faire quelque chose avec votre corps, piétinez, marchez à grands pas… Bref, agitez-vous si vous voulez, mais ne le touchez pas. Redressez-vous et avec un regard appuyé, annoncez nettement que vous le convoquez dans un quart d’heure pour discuter sérieusement. Un silence bien posé vaut mieux qu’un long discours.

Et s’il ne m’aime plus ?

Ne confondez pas amour et obéissance. Vos enfants vous aimeront d’autant plus que vous saurez être fermes. Dans les cas de situations difficiles, notre rôle de parent consiste à les éduquer, pas à les chouchouter. Ne pratiquez pas pour autant le chantage affectif ni la moquerie dévalorisante. Un parent n’est pas un copain parmi les copains, c’est un adulte. Votre amour est inconditionnel, mais il ne suppose pas que vous deviez tout accepter sans réagir. Autorisez-vous à mettre des limites là où vous le jugez bon. Et ne changez pas d’avis tant que les arguments de votre ado ne seront pas étayés et convaincants.

Et si c’est plus grave ?

Un acte de violence ou une autre manifestation exagérée, peuvent signifier que votre ado vit un malaise plus personnel et plus profond. C’est sa manière de demander de l’aide. Quand un ado ne retrouve plus son équilibre, il ébranle le vôtre pour tenter de vous rendre plus solide, plus présent. C’est paradoxal, mais les ados ne sont pas rassurés par la tiédeur d’un adulte. Plus vous aurez confiance en vous, plus vous serez stable, plus il pourra s’appuyer sur vous. Si toutefois, vous ne savez comment intervenir, vous pouvez demander des conseils à un ami, à un parent ou à un professionnel dans une Maison des adolescents (www.anmda.fr) ou à l’Ecole des parents (www.ecoledesparents.org) de votre département.

 

 

Source : Autre presse