Kystes aux ovaires: 3 causes à connaître

5 à 7 % des femmes auront un kyste aux ovaires au cours de leur vie. Le point sur leurs causes avec les Drs Sylvain Mimoun, gynécologue à Paris, et Patrice Lopes, gynécologue-obstétricien au CHU de Nantes (Loire-Atlantique).

Les variations hormonales

Le kyste fonctionnel est le plus courant chez la femme. Il se forme à partir des follicules ou du corps jaune. "Les causes habituelles de ce kyste ovarien sont les variations hormonales au cours d’un cycle menstruel, explique le Dr Sylvain Mimoun. Le kyste grandit ou rétrécit en peu de temps." Certains traitements hormonaux peuvent donc influencer le risque de kyste ovarien. "La pilule peut entraîner des kystes en fonction de sa composition et de la réaction de la femme", illustre le Dr Mimoun. Un constat assez paradoxal, puisqu’elle peut aussi être utilisée comme traitement. Dans la mesure où le kyste fonctionnel se forme à partir des follicules, la stimulation ovarienne constitue un risque à ne pas négliger.

Une endométriose

Certaines maladies gynécologiques sont associées à une forme spécifique de kyste, formé de vieux sang menstruel. C’est le kyste endométriosique qui, comme son nom l’indique, a pour cause l’endométriose. Dans certains cas, il peut mesurer plusieurs dizaines de centimètres. Pendant les règles, le sang reflue vers le bas ventre, créant des lésions réactives aux hormones. Chaque mois, elles saignent et font mal au moment des règles. "Les kystes sont très fréquents chez les patientes, explique le Dr Patrice Lopes. Le foyer d'endométriose situé sur l’ovaire s’invagine (c’est-à-dire qu’il se retourne sur lui-même, ndlr) ou crée des adhérences. Le kyste se forme alors à partir de saignements."

Des anomalies génétiques

Les kystes organiques sont, à ce jour, les plus mystérieux. On les nomme selon la nature des cellules retrouvées : dermoïde, mucineux, séreux… "On ne sait pas vraiment d’où vient un kyste organique, admet Sylvain Mimoun. Dans certains cas, on retrouve des restes embryologiques, qui seraient restés dans l’ovaire." Patrice Lopes avance une autre piste : celle de la génétique. "Les kystes organiques sont probablement issus d’anomalies génétiques, estime-t-il. Leurs cellules échappent au contrôle cellulaire habituel." Ces kystes se développent à partir du tissu ovarien ou des parois recouvrant les organes, l’épithélium. Ceux dits "dermoïdes" continuent toutefois de mystifier les spécialistes. "Ils dépendent des cellules germinales et donnent lieu à différents tissus. Il est toujours surprenant de découvrir des dents, des poils, des cheveux, concède le Dr Lopes. Cela signifie que la cellule se met à différencier du tissu à l’intérieur même de l’ovaire." Pourquoi ? Mystère.

 

Source: e-sante.fr