L`huile de palme est-elle mauvaise pour la santé ?

Ce corps gras d’origine tropicale, dont regorge la moitié des aliments industriels, a mauvaise presse. Ses dégâts sur l’environnement sont faramineux car les plantations de palmiers à huile restent la principale cause de déforestation. Mais constitue-t-il un danger pour notre santé ?

Quel est le point commun entre la plupart des pâtes à tartiner, des barres chocolatées, des margarines, des chips, des soupes prêtes à l’emploi, des crèmes glacées et des gâteaux industriels…? Ils renferment généralement de l’huile de palme.
Cette dernière n’est pas forcément inscrite en toutes lettres dans la composition des produits. Pour masquer sa présence, les industriels restent évasifs et indiquent simplement "huile végétale","graisse végétale", "palm acid" ou encore "sodium palmate" sur l’étiquette. Un ingrédient stratégique pour eux, puisqu'il ne rancit pas rapidement, résiste aux températures élevées, donne du moelleux en bouche et surtout… ne coûte pas cher.

Un booster de mauvais cholestérol

Comme toutes les matières grasses, l’huile de palme est essentiellement constituée d’acides gras. Mais ceux présents dans les fruits du palmier à huile sont loin d’être les plus glorieux : ils se composent pour moitié d’acides gras saturés, des graisses que les cardiologues considèrent mauvaises pour la santé.
Elles sont accusées d’augmenter le taux de mauvais cholestérol (LDL) et de décupler ainsi notre risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral (AVC). Or ces acides gras saturés représentent en moyenne 16% de nos apports énergétiques quotidiens, bien que les autorités de santé recommandent de ne pas franchir le seuil de 12%.
Par comparaison l’huile de colza ne recèle que 7% d’acides gras saturés et l’huile de tournesol 10%.

Les pires des acides gras saturés

Parmi les acides gras saturés certains sont plus suspects que d’autres. Ceux à chaînes moyennes (comme l’acide laurique, majoritaire dans l’huile de coco) se révèlent peu néfastes : des études scientifiques ont désormais prouvé qu’ils n’élèvent pas le risque de maladies coronariennes. Et des chercheurs brésiliens de l’université de Paraiba suggèrent même qu’ils jugulent l’hypertension artérielle.
Mais les acides gras à longues chaînes restent incriminés de tous les maux. Or les acides gras saturés de l’huile de palme (acide palmitique principalement, acide stéarique et acide myristique) appartiennent justement à cette catégorie. Avaler un peu d’huile de palme de temps à autre ne pose pas de soucis surtout si on mange sainement par ailleurs (frais, équilibré et diversifié). Mais en absorber régulièrement à haute dose peut altérer à la longue notre santé.

Un marqueur de malbouffe

Outre les méfaits qu’elle peut induire sur le cœur et les vaisseaux, cette huile est un emblème de la junkfood. Nul ne choisit de la consommer intentionnellement en Europe. On ne la trouve ni en bouteille ni en barquette au supermarché, mais cachée dans un grand nombre d’aliments industriels.
"Ces aliments totalement déstructurés contiennent beaucoup d’additifs et très peu de nutriments, estime Anthony Fardet, docteur ès sciences auteur de Halte aux aliments ultra-transformés. Mangeons vrai (éd. Thierry Souccar). Ce sont des produits totalement artificiels dont la consommation engendre le développement du diabète, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires".