Une femme séropositive donne un rein à un patient lui-même porteur du VIH, une première

Le rein d'une femme de 35 ans atteinte du virus du sida a été greffé à une autre personne séropositive, a annoncé, jeudi 28 mars, l'hôpital Johns Hopkins de Baltimore. Une première médicale aux États-Unis.

L'opération a été réalisée lundi, et la donneuse est Nina Martinez âgée de 35 ans.

Selon l'hôpital, cette dernière voulait initialement faire don de son rein à un ami, mais après le décès de celui-ci, Nina Martinez a poursuivi son geste pour en faire don à une personne anonyme.

Une étape décisive dans la prise en charge des patients séropositifs

Auparavant, les médecins considéraient trop dangereux de ne laisser qu'un seul rein à une personne atteinte du VIH.

La décision de réaliser la greffe illustre donc la confiance des scientifiques dans les médicaments antirétroviraux actuels, qui permettent aux malades de vivre des vies normales ou quasi-normales.

L'un des médecins de Johns Hopkins, Dorry Segev, estime même qu'entre 500 et 600 personnes séropositives pourraient donner des organes chaque année aux États-Unis, tandis que des milliers de personnes séropositives meurent dans l'attente d'une greffe.

Jusqu'à présent, seuls des organes prélevés sur des personnes séropositives décédées pouvaient être greffés.

L'hôpital avait reçu l'autorisation en 2016 de réaliser la première greffe de ce genre, et attendait depuis de trouver des patients compatibles.

Bien sûr, le receveur de la greffe devra continuer à prendre des médicaments antirétroviraux, tout comme Nina Martinez.

«Quand je sors ce receveur de la liste (d'attente), tout le monde gagne une place, qu'ils aient le VIH ou non», a dit la donneuse au Washington Post.