"Il est mort le jour de ma dot..."

Souvent des situations inattendues nous font perdre le contrôle de tout. On en perd même le sens de sa vie. L'histoire que je vous conte actuellement ne fait pas partie des faits divers lus dans une presse. Mais c'est ma propre histoire. J'ai hésité à vous écrire mais en fin de compte je me suis dit que ça me libérerait certainement d'un poids...

Lorsque j'ai rencontré Jaurès, il menait une vie pas bien; les femmes, les cigarettes, la boisson. Quand il a commencé à me faire la cour je le renvoyais à chaque fois. Mais un jour il prit son courage et me conta sa vie, pourquoi il était si accroc a cette vie de débauche. Il m'a fait savoir qu'il est réellement amoureux de moi et qu'il ne voulait pas que je l'accepte par pitié, mais que je lui rende l'amour qu'il me témoignait.

Voici son récit : " Diane, je t'aime d'un amour sincère. Lorsque j'ai fini ma formation je me suis mis en couple avec une jeune dame que j'ai connu au cours de ma formation. Nous vivions bien heureux jusqu'à la naissance de notre fils. Mais je ne sais ce qui s'est passé elle partie avec notre enfant. Des mois plus tard elle est revenue avec lui. A peine une semaine passée ensemble, elle a encore mis les voiles. On m'a fait savoir qu'elle s'est loué une maison quelque part dans une autre commune et qu'elle vivait avec un autre homme et notre enfant. Cependant, elle me rendait visite et il arrivait que nous couchions ensemble... Cela s'est produit plusieurs fois. Je ne pourrais t'expliquer pourquoi je le faisais... J'étais comme paralysé à sa vue et je l'aimais énormément. Alors je bois, fume et fréquente les femmes pour noyer ma solitude. Mais il est temps que cette vie s'arrête. Je voudrais que tu deviennes ma femme..."

Malgré son récit, sa déclaration, je ne voulais pas vivre avec lui... Alors il n'a pas cessé d'envoyer des émissaires à chaque fois auprès de mes parents pour obtenir gain de cause. Vu tout ses efforts j'ai compris qu'il était vraiment décidé à vivre avec moi alors j'ai accepté de devenir sa femme. Nous avons commencé à nous fréquenter. J'ai oublié de le dire, il vivait avec sa fille de 13 ans qui m'a accepté sans problème. Peu à peu Jaurès sortait de son alcoolisme, son tabagisme et je pouvais dire qu'il a même oublié les femmes. Il fixa donc la date pour la dot afin que nous puissions vivre définitivement ensemble.

C'était le dimanche 13 juillet 2014, date que je n'oublierai pas de sitôt. Pendant que tout le monde s'affairait à accueillir le nouveau gendre, nul ne se doutait de ce qui se tramait.

Il était 11 heures, l'heure indiquée pour la cérémonie de dot et nous ne voyions aucun parent du fiancé, ni l'intéressé lui-même, de surcroit aucun appel. Inquiète j'ai commencé à l'appeler sur son téléphone portable mais il ne répondait pas. Jusqu'a 13 heures j'ai appelé sa fille pour en avoir le coeur net. Elle me fait savoir que son père dormait et qu'il ne voulait pas qu'on le dérange. J'ai insisté au téléphone pour qu'elle le réveille. Chose qu'elle a fait avec beaucoup de peur car elle ne voulait pas se faire gronder par son père.

Mais le constat a été triste... Jaurès ne s'est jamais réveillé de son sommeil, il était mort... le jour de ma dot. En lieu et place du bonheur ce fut la désolation.

Je ne sais plus si je pourrai encore accepter l'amour de quelqu'un, envisager une vie de couple. La douleur est encore profonde. Je souffre de son absence, et ce qui me fait le plus mal je lui ai pas dit que je l'aimais aussi...

Diane T.R.

Photo d'illustration