Apprenez à votre enfant comment bien manger (et aimer ça !)

Manger correctement s'apprend dès le berceau. Avec un peu d'idées et beaucoup de patience, faites découvrir à votre enfant le plaisir des repas et comment bien manger !

Apprenez-lui le plaisir de manger

Apprendre à son enfant à bien manger, c'est d'abord lui transmettre le plaisir de s'alimenter. "Mange tes carottes, ce sont des vitamines" n'aura aucun impact sur lui. Un tout-petit n'est pas sensible au discours santé et aux vertus nutritionnelles des aliments, qu'il ait 3 ou 6 ans. Ce qui lui parle, c'est la présentation et l'aspect des aliments, leur couleur et leur odeur. A table, apprenez-lui à ne pas se jeter sur son assiette mais à regarder d'abord son contenu, à humer la senteur qui s'en dégage avant de porter la fourchette ou la cuillère à sa bouche. S'il avale comme un glouton, il n'aura pas de sensations gustatives ni de plaisir. Encouragez aussi votre enfant à s'exprimer et demandez-lui s'il aime le plat ou non, et pourquoi. "Tu trouves que ça pique un peu ? C'est le goût du cumin qui te dérange ? Et avec un peu de crème fraîche, c'est meilleur, non ?".

Diversifiez les plats et titillez sa curiosité

Ce n'est pas avec un jambon-purée ou un steak-pâtes quotidien que vous titillerez la curiosité de votre enfant. Proposez-lui une alimentation diversifiée dès ses premiers mois, vous formerez ainsi son goût. Variez :

- les modes de cuisson (au four, à la poêle, au gril, en papillote) ;

- les mélanges (sucré/salé, cuit/cru) ;

- les couleurs (par exemple une purée de pommes de terre et une de carottes) ;

- les textures (soupe mixée, soupe en morceaux).

Montrez-lui qu'un aliment n'a pas le même goût entier que haché, émincé, mouliné, coupé en rondelles ou en cubes, mixé, etc. Emmenez-le au restaurant chinois, où il aura plaisir à picorer dans les plats riches en couleurs et en saveurs. Et puis, creusez-vous un peu la tête pour les légumes généralement peu appréciés. Présentez-lui sous forme de gratins, de quiches, de crumbles et de flans... bref, pas toujours cuits à l'eau et servis tels quels. Un autre conseil ? Associez les légumes aux féculents : des pâtes avec des champignons ou des brocolis, des courgettes avec du riz... Cela devrait passer beaucoup mieux. Enfin, vous avez prévu de la soupe au menu ? Posez sur la table des accompagnements divers qu'il pourra choisir : gruyère râpé, croûtons, lamelles de champignons, crème fraîche...

Prenez les repas en famille

Sauf exception, ne faites pas dîner les enfants seuls dans la cuisine ou devant la télévision, vous debout les surveillant. Prenez les repas tous ensemble car manger, ce n'est pas seulement absorder des calories, c'est aussi partager ! Le plaisir d'un repas passe aussi par les rires et les retrouvailles. La table familiale est un lieu d'échanges et l'occasion d'enrichir les liens. Notez d'ailleurs que manger en famille réduit les risques d'obésité chez l'enfant, selon une étude américaine datant d'avril 2012. Evidemment, ne profitez pas du repas familial pour régler des comptes avec votre tout-petit (s'il n'a pas rangé sa chambre par exemple) ou avec votre conjoint. Privilégiez une ambiance gaie et chaleureuse !

N'interdisez pas mais soyez raisonnable

Votre enfant a envie de manger des frites avec un hamburger ? Tous les jours, évidemment, non, mais une fois de temps en temps, pourquoi pas. Autre solution : retourner la situation et préparer un hamburger maison avec lui. Achetez des petits pains ronds, de la viande hachée, de la mozarella, des tomates... et en cuisine ! N'hésitez pas à personnaliser vos recettes, bien sûr. Ne hurlez pas devant les mélanges hasardeux que votre enfant réclame : des frites et du poisson, du fromage dans la soupe, de la pomme et du jambon... après tout, quelle importance ? Tout cela finit par enrichir sa palette de goûts et affine son palais. Enfin, acceptez le ketchup : peu sucré et sans gras, c'est avant tout de la tomate. Veillez simplement à ce qu'il en fasse un usage modéré.

Donnez l'exemple à votre enfant

Si vous ne mangez pas de brocolis ni de blettes, ne comptez pas sur votre enfant pour qu'il les apprécie ! Il est prouvé que, lorsqu'un adulte goûte un aliment avant de le proposer à son enfant, celui-ci l'accepte beaucoup plus facilement. Toute la famille déteste les épinards ? Ne les servez plus au menu, vous trouverez ailleurs les nutriments qu'ils contiennent. Limitez toutefois les nuggets, cordon-bleu, purée/steak haché... A partir de 3 ans, la meilleure chose à faire est de servir le même plat à tous les membres de la famille en adaptant les quantités à l'âge de chacun.

Vous voulez lui apprendre à bien manger ? Soyez patients !

Entre 2 et 10 ans, tous les enfants ou presque traversent une période de néophobie alimentaire plus ou moins prononcée. Ils trient leurs aliments avec leur fourchette, grimacent, les mâchent longuement, recrachent, disent beurk à tout...  A cet âge, à peine 1 enfant sur 4 accepte de goûter spontanément un nouveau plat. Il faut donc une bonne dose de patience pour ne pas les braquer afin que leur palais s'acclimate en douceur aux nouvelles saveurs. Les premières fois, proposez-leur l'aliment sous la même forme : les courgettes en gratin à la béchamel par exemple. Plus tard, quand il les aura acceptées, vous varierez leur présentation (courgettes à la poêle) et leur cuisson (crues et râpées). Plusieurs essais, jusqu'à 10, sont nécessaires pour qu'il commence à changer d'avis !

Respectez son appétit

Ce soir, il ne mange pas ? Comme le nôtre, l'appétit d'un enfant peut varier d'un jour à l'autre. Si vous l'obligez à finir son assiette, vous risquez d'aller au bras de fer, ce qui n'est pas bon pour l'ambiance du repas. De plus, vous le poussez à manger sans faim, donc sans plaisir ! Et sa capacité à réguler son appétit sera perturbée. Ne remplissez que modérément son assiette, quitte à le resservir s'il le réclame.

Préparez les repas avec votre enfant

Associez votre enfant à la préparation des repas. Tous les enfants aiment ça pour peu que ce soit avec l'un de leurs parents et dans la bonne humeur. Il aura envie de goûter son plat et en sera fier ! Ce qu'on fait soi-même à partir de produits bruts (farine, oeufs, beurre, lait, légumes...) donne le goût des bonnes choses. Qui plus est, une étude suisse a démontré en février 2012 que les enfants qui cuisinent sont moins difficiles à table. Sous votre surveillance et dès 3 ans, il peut donc laver les carottes et le chou-fleur, casser les oeufs et les mélanger à la farine, ajouter le beurre, saupoudrer un plat de gruyère râpé...

Ne lui imposez pas vos goûts

Sachez respecter, jusqu'à un certain point évidemment, les goûts et les envies alimentaires de votre enfant. Par exemple, suggérez-lui plusieurs possibilités dans vos menus, il se mettra à table sans trop rechigner. "Tu préfères un gratin de carottes ou de courgettes ? Du poulet rôti ou du poisson ? Un yaourt ou du gruyère ?"... Par ailleurs, ne vous avancez pas systématiquement sur ses goûts en lui disant : "Ca, c'est trop fort, tu n'aimeras pas". Vous n'en savez rien du tout ! Par la suite, il risquerait de refuser d'emblée des aliments qu'il n'a pas encore goûtés.

Méfiez-vous des diktats alimentaires

Servez-vous de votre bon sens pour éduquer votre enfant à table. Evitez de vous laisser diriger par les diktats alimentaires. Cinq fruits et légumes par jour ? La vérité est que ce slogan du Programme national nutrition santé s'adresse aux adultes. Or, les quantités doivent être adaptées aux enfants. Quand une pomme représente une portion de fruit pour un adulte, c'est seulement un quart de cette même pomme pour un enfant de 4-5 ans. Même chose pour une portion de ratatouille ou de haricots verts. On vous répète que le petit déjeuner est incontournable ? Certes, quand on a faim, c'est l'idéal. Mais, si malgré vos efforts, votre enfant part à l'école sans n'avoir rien avalé, ce n'est pas bien grave. Mettez une banane ou un morceau de pain dans son cartable pour la récré du matin, ça fera parfaitement l'affaire.