Les enfants difficiles sur la nourriture seraient plus anxieux

Les enfants très difficiles sur la nourriture courent un risque nettement plus élevé de souffrir de problèmes émotionnels nécessitant une intervention médicale, selon une recherche publiée lundi dans la revue américaine Pediatrics.

Si votre enfant éprouve de grandes difficultés à s'alimenter, peut-être est-ce l'expression de problèmes d'ordre psychologique d'après les chercheurs. Plus de 20% des enfants aux Etats-Unis âgés de deux à six ans font la fine bouche, selon cette étude effectuée avec un groupe de 3 433 participants. Sur ce nombre, près de 18% sont considérés comme modérément difficiles pour leur nourriture tandis qu'environ 3% tombaient dans la catégorie d’extrêmement difficiles". "Les enfants dont nous parlons dans cette étude ne sont pas ceux qui refusent parfois de manger leurs brocolis", souligne Nancy Zucker, directrice du Centre Duke sur les troubles de l'alimentation, principal auteur.

"Il s'agit d'enfants qui font tellement la fine bouche pour s'alimenter que cela commence à poser des problèmes", explique la chercheuse. "Ce comportement extrême peut prendre de nombreuses formes et affecter la santé de l'enfant, sa croissance et la relation parents-enfant", précise-t-elle. La recherche a conclu que les enfants jugés de modérément à très difficiles pour leur nourriture avaient un risque nettement plus élevé de symptômes dépressifs et d'anxiété. Ils pourraient aussi remplir les critères d'un nouveau trouble appelé "Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder" consistant à éviter ou à restreindre la consommation de nourriture, un nouveau diagnostic ajouté au dernier manuel américain des maladies mentales adopté en 2014 (le DSM 5).

Certains enfants pourraient bénéficier de thérapies visant entre autres à démystifier les aliments sources d'anxiété. Mais ces méthodes pourraient ne pas suffire pour les enfants ayant une sensibilité sensorielle extrême et pour lesquelles l'odeur ou la saveur de certains aliments sont trop intenses, selon ces chercheurs soulignant l'importance d'adapter les approches thérapeutiques à l'âge.

 

Source : AFP-Relaxnews