Grossesse tardive : les risques de complications

Pour les aspirantes mamans de plus de 40 ans, le principal risque est de ne pas réussir à tomber enceinte, car après 35 ans la fertilité baisse de manière conséquente. Et une fois cet obstacle de la fertilité franchi, cette grossesse précieuse est parfois émaillée de complications. Le point avec le Dr Jean-François Le Digabel, gynécologue-obstétricien.

Grossesse tardive : les risques de complications pour la maman

Les futures mamans de plus de 40 ans sont particulièrement exposées au diabète gestationnel et à l’hypertension. Ces pathologies liées à l’âge peuvent être déjà présentes, de manière silencieuse, et révélées par la grossesse. Les éventuels antécédents gynécologiques ont également pu laisser leur trace - cicatrices au niveau de l’utérus, présence de fibromes, béance du col – et venir compliquer les neuf mois.

Grossesse tardive : les risques de complications pour le bébé

Le risque d’anomalie chromosomique est accru en cas de grossesse tardive. « Les ovaires et les follicules sont présents dès la naissance dans le corps, ils ont donc l’âge de la femme, explique le Dr Le Digabel. A 40 ans, ils peuvent être de moins bonne qualité et entraîner des aberrations chromosomiques. » Ces anomalies peuvent donner un œuf non viable, qui se soldera par une fausse-couche. Le risque de trisomie 21 augmente également avec l’âge : il est estimé à 1/111 à 40 ans, contre 1/1500 à 20 ans. Il n’y a en revanche pas plus de risque de malformation cardiaque que chez la femme jeune.

Grossesse tardive : les risques de complications à l’accouchement

Le jour J, le risque d’hémorragie de la délivrance est plus élevé, tout comme le taux d’extraction instrumentale (forceps ou ventouses) ou de césarienne. Le travail est souvent un peu plus long chez la primipare âgée. Enfin, le taux de mortalité maternel est plus élevé en cas de grossesse tardive – mais reste, heureusement, très minime.

Le suivi des grossesses tardives

Sauf complication, le suivi d’une grossesse tardive suit le schéma habituel : une consultation mensuelle et trois échographies. « Si la tension est un peu élevée, le col modifié ou les chiffres du diabète limite, on sera plus vigilant face à une femme d’âge avancé », précise toutefois le gynécologue. Pas de surmédicalisation, mais une vigilance accrue donc.

Autrefois proposée systématiquement à partir de 38 ans, l’amniocentèse ne l’est aujourd’hui plus grâce au test combiné de la trisomie 21 réalisé au premier trimestre. L’âge sera pris en compte dans le calcul du risque, et en fonction des résultats, une amniocentèse pourra être envisagée. Le dépistage du diabète est en revanche proposé systématiquement dès 35 ans.

Mais pour le gynécologue, l’idéal est d’anticiper : « Avant une grossesse tardive, il est conseillé de faire un bilan préconceptionnel afin de dépister d’éventuelles pathologies et de les prendre en charge pour que la grossesse future se passe pour le mieux. »