À Brunei, l`homosexualité et l`adultère seront bientôt punis de lapidation

Après avoir banni l'alcool, les cigarettes et les célébrations chrétiennes de son territoire, Brunei s'apprête à rendre l'homosexualité et l'adultère passibles de la peine de mort par lapidation.
L’ombre de la charia plane sur le sultanat de Brunei. L'île gouvernée par le sultan Hassanal Bolkiah depuis 1967 est de plus en plus soumise la loi islamique avec des règles on ne peut plus strictes. Comme le rapporte le Guardian, la vente d'alcool y est prohibée, avoir des enfants en dehors du mariage ou encore manquer la prière du vendredi peut également être sanctionné par des amendes et même un séjour en prison. Malheureusement, plus les années passent, plus la situation empire. A partir du 3 avril prochain, l'homosexualité - qui est pourtant déjà illégale sur le territoire - sera désormais considérée comme un crime. Cette loi prévoit également l’amputation d’une main ou d’un pied pour un vol. Amnesty International a exhorté mercredi le pays à "arrêter immédiatement" la mise en application de ces mesures. "Légaliser des peines aussi cruelles et inhumaines est épouvantable", a déclaré Rachel Chhoa-Howard, spécialisée dans l'Asie du Sud-Est à Amnesty, dans un communiqué.

"Un projet délirant"

Malgré l'opposition des défenseurs des droits de l'homme, Brunei avait déjà annoncé en 2014 l'introduction progressive de la charia au sein du pays. Une initiative lancée par le sultan Hassanal Bolkiah, qui est aujourd'hui l’un des dirigeants les plus riches de la planète, avec une fortune personnelle estimée à 20 milliards de dollars. Un document du bureau du procureur général daté du 29 décembre 2018 prévoit donc l'entrée en vigueur de ces dispositions au 3 avril, soit dans cinq jours. A partir de cette date, "toute personne reconnue coupable d’avoir eu des rapports homosexuels ou adultérins encourra la peine de mort par lapidation" en présence d’un groupe de musulmans. Cette nouvelle législation ferait de Brunei le seul pays d'Asie du Sud-Est où l'homosexualité est passible de la peine de mort, selon Phil Robertson, de l'ONG Human Rights Watch. "Si ce projet délirant est mis en oeuvre, il y a toutes les raisons de penser que le mouvement mondial de boycott contre Brunei va redémarrer", a-t-il confié.