Zimbabwe : Les femmes et jeunes filles enceintes accèdent difficilement aux établissements de santé publique et risquent des lésions invalidantes

Les femmes et jeunes filles enceintes risquent des lésions invalidantes consécutives à l'accouchement, notamment la fistule obstétricale, car nombre d’entre elles accouchent à domicile plutôt que dans les établissements de santé publique, en raison des infrastructures de santé inadéquates, des pratiques culturelles et des frais hospitaliers élevés, a déclaré Amnesty International ce mardi 20 mai dans un nouveau rapport.

Le Zimbabwe présente l'un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, et les femmes enceintes doivent risquer leur vie en optant pour l’accouchement à domicile parce que les hôpitaux publics manquent de financements et de ressources ou parce qu'elles n’ont pas les moyens de payer les soins.

Deprose Muchena, directeur pour l'Afrique de l’Est et l'Afrique australe à Amnesty International

Ce rapport, intitulé “I never thought I could get healed from this“, met en évidence les traumatismes physiques et psychologiques dont souffrent les femmes et jeunes filles atteintes de fistule obstétricale au Zimbabwe. Cette affection, la plus dramatique des lésions obstétricales selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), entraîne une incontinence urinaire ou fécale chronique, une stigmatisation sociale, ainsi que des séquelles psychologiques qui durent toute la vie.

Le rapport constate également que les traumatismes liés à la fistule obstétricale sont aggravés par le manque d’informations sur les causes et le traitement de cette affection, ainsi que par les difficultés persistantes à accéder aux services de santé postnatale et au traitement des lésions maternelles en raison des déficiences du système de santé zimbabwéen.

« Le Zimbabwe présente l'un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, et les femmes enceintes doivent risquer leur vie en optant pour l’accouchement à domicile parce que les hôpitaux publics manquent de financements et de ressources ou parce qu'elles n’ont pas les moyens de payer les soins. De plus, en raison des croyances culturelles, certaines femmes sont obligées de subir des accouchements à domicile supervisés par des membres de leur famille ou de leur communauté qui n’ont aucune formation », a déclaré Deprose Muchena, directeur pour l'Afrique de l’Est et l'Afrique australe à Amnesty International.

Il est inacceptable que des femmes et des jeunes filles continuent à risquer de subir, lors de leur accouchement, cette complication qui fait basculer des vies. Les autorités zimbabwéennes doivent remédier de toute urgence aux causes profondes de la fistule obstétricale.

Deprose Muchena, directeur pour l'Afrique de l’Est et l'Afrique australe à Amnesty International

« Il est inacceptable que des femmes et des jeunes filles continuent à risquer de subir, lors de leur accouchement, cette complication qui fait basculer des vies. Les autorités zimbabwéennes doivent remédier de toute urgence aux causes profondes de la fistule obstétricale - l'accouchement ne doit pas s’accompagner de risques pour la santé qui pourraient être facilement évités. »

Le travail obstrué associé à la fistule obstétricale a été identifié comme une cause majeure de mortalité maternelle dans le monde, et dans pas moins de 90 % des cas, les femmes qui souffrent de fistule obstétricale accouchent d’un enfant mort-né. Lire la suite sur amnesty.org