Déjeuner-débat : les sages-femmes plaident pour une meilleure formation

A l’occasion des 10 années d’existence de l’ONG Sauvons 2 Vies, la présidente, Mme Kadidia Sow, a fait d’un coup d’essai un coup de maître. Mme Sow a mis les petits plats dans les grands pour marquer cette célébration, qui s’est tenu le samedi 29 mai dernier, a la salle Anono de l’Hôtel du Golf. Elle a réussi à mobiliser plusieurs personnalités du monde médical autour du thème “Investir dans la sage-femme, c’est relever le défi de la mortalité maternelle et infantile’’. Ce thème, qui n’est autre que celui de la Journée internationale de la sage-femme 2021, a fait l’objet d’un déjeuner-débat avec le panel de personnalités invitées à la cérémonie placée sous le patronage du PDG de OPES-Holding, M Siriki Sangaré, et parrainée par le Professeur Meliane N Dathz-Ebagnitchie épse Sanogo, DG de l’INFAS.

Au cour du panel, les participantes de haut niveau qui ont pris la parole, ont toutes été unanimes sur le fait que la sage-femme a impérativement besoin d’une formation de qualité, en plus d’un renforcement du personnel dans les centres de santé. Elles ont révélé, en effet, que sur 90% des soins de santé sexuelle gérés par les sages-femmes, il y a à peine 1% du personnel requis.

Les panélistes ont fait siennes le thème du jour pour insister sur l’importance d’investir dans la sage-femme eu égard à son rôle premier qui est d’assurer des soins obstétricaux. Ainsi, en investissant dans ce personnel de santé, et en le mettant dans un environnement adéquat, il serait possible d’éviter 2/3 des mortalités néo-natales.

Aussi, la dotation des centres de santé en plateau technique adéquat aura été l’une des conditions primordiales relevées par les panélistes pour limiter les dégâts, notamment les complications inattendues qui mettent parfois en danger la vie de la mère comme de l’enfant.

La planification, la gestion, la réglementation des activités, l’éducation et la formation de base, les prestations des services, l’investissement dans le leadership et la gouvernance, sont entre autres points que les professionnels de la santé recommandent pour la formation des sages-femmes, en plus de l’organisation du travail.

Plus qu’un plaidoyer, c’est avec insistance que les panélistes ont souhaité cette formation de base et le renforcement des stages. Elles ont souhaité voir la restauration du corps des sages-femmes communautaires qui n’existent plus.

Enfin, mais non des moindres, l’institution d’un prix pour créer l’émulation dans le métier de sages-femmes a été vivement recommandée afin de susciter une reconnaissance tacite du travail énorme abattu par ces agents de santé. Ces dispositions devraient aller avec le relèvement du niveau de traitement salarial que les sages-femmes présentes à la cérémonie ont applaudi en éclats.

En tout état de cause, Kadidia Sow a exhorté les sages-femmes à se mettre résolument au travail car « la récompense de voir le sourire des gestantes, parturientes, des nouveaux nés, de la jeune fille porteuse de grossesse précoce bénéficiaire de leur soutien, du jeune sexuellement actif rendu responsable, sont les meilleures preuves de reconnaissance à leur égard ».