Peut-on boire de l'alcool lorsqu'on prend des antibiotiques ?

Cette grande question revient à chaque apéritif ou soirée alors qu’on est sous traitement antibiotique : peut-on consommer de l’alcool ? Si la réponse pour la plupart des cas est "oui", certains médicaments cachent de mauvaises surprises. Quelles sont les substances à ne jamais mélanger avec l'alcool ?

Peut-on boire un verre d’alcool quand on prend des antibiotiques ? Dans certains cas, oui. Contrairement au mythe populaire, l’alcool n’annule pas l’effet du médicament, mais peut avoir des conséquences désagréables. Tout dépend de la quantité d’alcool consommée et du type d’antibiotique.

Une majorité des antibiotiques, notamment l'amoxicilline, n'interagit pas avec l'alcool. D’ailleurs, ces produits ne comportent pas d’avertissements particuliers sur leurs boîtes. Bien que la consommation de boissons alcooliques ne soit pas particulièrement conseillée, le risque d’interactions graves est faible, indique le New York Times.

En revanche, certains antibiotiques provoquent des réactions désagréables en cas de mélange avec l’alcool. Ainsi, le métronidazole, le tinidazole, le triméthoprime et le sulfaméthoxazole, certains céphalosporines ne devraient jamais être mélangés à de l’alcool, au risque de provoquer des maux de tête, une baisse de la tension artérielle, des palpitation, des nausées, de la transpiration, des bouffées de chaleur et des rougeurs. Évitez de consommer des boissons alcoolisées jusqu’à deux jours après la fin du traitement.

Faisons un saut en arrière dans le temps pour mieux comprendre. En 1880, les fabricants de l’industrie du caoutchouc ont commencé à utiliser un produit chimique appelé disulfirame pour accélérer leur processus de fabrication. Peu de temps après, les ouvriers sont tombés violemment malades après avoir bu de l’alcool. Résultat : dans les années 1940, les médecins ont testé le principe actif du disulfirame pour traiter l’addiction à l’alcool. Le médicament est aujourd'hui commercialisé sous la marque Antabuse aux Etats-Unis, et Espéral en France.

Ne pas saboter le traitement

Lors de la mise en vente de l'antibiotique métronidazole, au cours des années 1960 aux Etats-Unis, les médecins ont observé le même type de symptômes désagréables chez les patients qui buvaient de l’alcool. Ce médicament a lui-même été évoqué comme traitement contre l’alcoolisme. Aujourd’hui, il reste un traitement essentiel pour soigner des infections gastro-intestinales et certaines affections gynécologiques et maladies sexuellement transmissibles. Il est sûr et efficace, mais ne doit pas être mélangé avec de l’alcool.

S’il s’agit de quelques exceptions, la règle générale reste la prudence. L’alcool peut irriter la paroi abdominale déjà fragilisée et provoquer des effets secondaires au niveau du système digestif, comme des nausées, des vomissements et de la diarrhée. Résultat : un affaiblissement des défenses immunitaires de l’organisme. Or, si vous êtes sous antibiotiques, votre corps a besoin d’être renforcé, pas affaibli. Vous risquez donc de "saboter" le traitement et de ralentir votre rétablissement.

Otre les antibiotiques, l’alcool peut aussi interagir avec de nombreux médicaments. La règle d’or à retenir : toujours parler avec un médecin ou un pharmacien si on souhaite consommer de l’alcool pendant un traitement.