Pourquoi j’ai tout le temps faim ? Et comment y remédier ?

LES REINES DES PETITS EN-CAS ENTRE LES REPAS, DES PORTIONS PLUS GROSSES QUE DE RAISON ET DU PETIT CARRÉ DE CHOCOLAT AVANT D’ALLER AU LIT, C’EST NOUS ! EXPLICATIONS ET SOLUTIONS POUR CESSER D’AVOIR TOUT LE TEMPS L’ESTOMAC DANS LES TALONS ET SE SENTIR, ENFIN, RASSASIÉE.

Manger ce qui nous fait envie, sans se priver, sans compter les points ou les calories, et surtout sans culpabiliser... un rêve qui peut devenir réalité grâce à l’alimentation intuitive. À contre-courant de la tyrannie des régimes, cette méthode – qui a le vent en poupe – aide à redécouvrir les sensations de faim et de satiété, à écouter son corps et à ne plus diaboliser certains aliments. Bref, à arrêter d’être dans le contrôle face à notre appétit afin d’éviter l’effet yo-yo sur la balance. OK, mais comment fait-on la paix avec sa faim ? « Déjà, en apprenant à la ressentir dans le corps, explique Caroline Seguin, diététicienne- nutritionniste comportementaliste. Elle apparaît normalement au-delà de trois heures sans manger. Il faut l’accepter, l’apprivoiser et ne pas chercher forcément à la résoudre immédiatement, en grignotant, surtout quand le prochain repas est proche. » Seul problème : il existe mille et une sensations de faim différentes, car notre cerveau et notre corps nous envoient une foule de messages, qui sont parfois contradictoires. Mode d’emploi pour bien les décrypter et leur apporter une réponse adaptée. 

La "vraie" faim 

Elle se manifeste dans tout le corps – ventre qui gargouille, tête qui tourne, bouche qui salive, baisse d’énergie – et disparaît quand on refait le plein de carburant. Si elle apparaît une ou deux heures après le dernier repas, quelque chose cloche : soit on ne mange pas assez, soit on mange trop vite (bien mastiquer est indispensable pour se sentir rassasiée sur la durée), soit on ne choisit pas les bons aliments pour une énergie durable (voir « Nutrition : 10 aliments qui calent sans faire grossir » ). Exemple : le combo jus de fruit et tartine à la confiture au petit déjeuner fait grimper le taux de sucre dans le sang à toute vitesse et provoque des fringales dans la matinée. « Aller vers du salé le matin (œuf, jambon, fromage...) aide à tenir jusqu’au déjeuner », précise le Dr Robert Viala, endocrinologue. Si on a besoin de douceur au réveil, on privilégie le pain complet, de seigle ou aux céréales, agrémenté de beurre ou, mieux, de purée d’amandes. Ou des flocons d’avoine (sans sucres ajoutés) accompagnés d’un laitage (yaourt, jus végétal type soja ou amande) et d’un fruit entier. Au déjeuner, gare à la salade minceur ou au plat soi-disant diététique : « Pour manger léger, on est tentée de zapper les pâtes et le riz, et d’associer uniquement protéines et légumes. Ce mélange est trop vite digéré, c’est la garantie d’avoir faim deux heures après le repas », met en garde Caroline Seguin. Pour s’assurer que notre glycémie redescend doucement jusqu’au dîner, on mise sur les céréales (pâtes, riz, quinoa...), complètes si possible, et les légumineuses (lentilles, haricots, pois chiches, fèves...). Idem le soir : une soupe ou juste une salade détox favorisent les grignotages nocturnes. On y ajoute une portion de glucides à index glycémique bas (céréales complètes ou légumineuses). 

La faim qui cache autre chose 

On a beau appliquer les conseils précédents, on continue à avoir la dalle en permanence ? Il faut creuser du côté des hormones. En effet, la production de messagers de la faim au niveau de notre cerveau (plus précisément de notre hypothalamus) est influencée par le grand bal hormonal. Sinon, il peut également s’agir d’une bactérie. 

Suspect n° 1 : des règles imminentes 

Les fringales quelques jours avant les règles ne se jouent pas uniquement dans notre tête : « Certaines femmes ressentent des envies sucrées irrépressibles à cause d’un déséquilibre entre œstrogènes et progestérone qui impacte le taux de sucre dans le sang », confirme le Dr Viala. Seule option : apporter à notre organisme des aliments qui le calment et le calent durablement – bol de flocons d’avoine/muesli avec des morceaux de fruits secs (amandes, noix...) ou fromage blanc avec de la coco râpée. Plutôt envie de salé ? Une tranche de pain complet avec un morceau de fromage permet d’éviter les chips. Pour être plus sereine, on s’appuie sur un complément alimentaire à base de safran ou de magnésium/B6 qui régule l’humeur, l’anxiété... et l’envie de grignoter. 

Suspect n° 2 : le manque de sommeil

On l’a tous expérimenté : après une nuit blanche (ou trop courte), on se jette sur la nourriture pour « tenir ». Logique puisqu’on a besoin d’aller chercher de l’énergie (des calories) pour lutter contre la fatigue. Mais il n’y a pas que ça : la production de l’hormone du sommeil (la mélatonine) est intimement liée à celle de la ghréline et de la leptine, deux hormones qui régulent l’appétit. Perturber la première en se couchant trop tard ou en s’exposant à la lumière la nuit revient à dérégler les deux autres. On se recale en essayant de se coucher et de se lever tous les jours à la même heure, et de dormir entre sept et huit heures par nuit. Si nos insomnies sont liées au stress, on s’aide d’une cure de valériane, une plante relaxante. 

Suspect n° 3 : un dérèglement de la thyroïde

Cette petite glande située à la base du cou produit des hormones qui interviennent dans tout l’organisme. Lorsque la thyroïde est trop active, on a tout le temps faim, mais on maigrit à vue d’œil, notre cœur bat très vite, on a chaud même quand il fait froid, on a des sautes d’humeur... Une prise de sang permet de connaître les taux d’hormones TSH et T4, et des médicaments aident à retourner à l’équilibre. 
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