Liliane Kouamé, présidente exécutive de Initiative Femme Leader : Il faut autonomiser la femme

Initiative Femme Leader est une organisation dont l'objectif est de valoriser le potentiel féminin à travers l'entreprenariat et le leadership féminin. Initiée en 2008, l'organisation va connaitre sa première sortie officielle le vendredi 13 février prochain, à travers " Audace Féminine ". Elle apparait comme une plate forme d'expression pour les femmes entrepreneurs.

En fouillant çà et là, nous avons découvert que c'est depuis 2008 que ce projet a été lancé...

Oui, effectivement depuis 2008. Et au départ c'était juste pour passer le temps. Lorsqu'on était plus jeune on se disait qu'on souhaiterait qu'on parle de nous plus tard, qu'on figurerait au nombre des femmes leaders, les jeunes femmes exemplaires. Donc avec des amis blogueurs, nous nous sommes rencontrés à Ouaga et l'idée est venue de faire un blog : " Femme Leaders 225 " qui va parler de la femme. Entre temps, j'étais un peu prise par le boulot, donc je n'avais pas le temps de rédiger des articles assez régulièrement. Au fur et à mesure que les années passaient, cette envie ne cessait de monter et arriver à un certain moment, on s'est dit qu'il fallait vraiment se consacrer à la chose. C'est ainsi qu'en novembre dernier, j'ai rendu ma démission pour pouvoir vraiment me mettre à fond dans cette initiative-là. On a essayé de mettre l'idée sur support papier et on a approché des personnes çà et là pour leur présenter le projet pour voir si ça tenait. Et nous avons eu le soutien de plusieurs personnes. Il faut dire que moi, je suis un peu plus ONG, organisation de jeunesse, donc j'ai eu l'appui de la plateforme de l'autonomisation des organisations l'UENES, le soutien du réseau des entrepreneurs de Côte d'Ivoire. Et à la suite j'ai lancé un appel, pour essayer de voir s'il y a avait des jeunes filles qui se retrouvaient dans cette cause-là et qui souhaitaient m'accompagner dans ce combat. Et il y a 3 trois jeunes filles qui se sont portés volontaires, qui ont porté un intérêt à la chose, depuis peu nous sommes sur pieds et chacune apporte ses idées. Ca donne Initiative Femme Leader.

Ca fait déjà sept ans que vous êtes sur le terrain et pourtant on ne connait pas assez ce projet qui donne la possibilité à ces jeunes femmes de s'exprimer. Quelle est votre technique de promotion?

Effectivement jusqu'a présent on ne connait pas IFL parce qu' on n'avait pas une idée nette de ce qu'on voulait faire de IFL. Maintenant que nous en avons une, nous avons par exemple " Audace Féminine " qui est une cérémonie de présentation officielle pour laquelle nous avons invité des femmes et aussi des organisations de jeunesse qui, dans cette vision, veulent valoriser leur potentiel féminin. Donc c'est avec ce noyau que nous allons faire connaitre IFL et faire adhérer d'autres jeunes filles à notre cause.

Quel est l'objectif premier de ce projet?

Initiative Femme Leader est une organisation et l'objectif est de valoriser le potentiel féminin à travers l'entreprenariat et le leadership féminin. Pour aller dans le sens des programmes des Nations Unies, on dira que nous intervenons un peu plus sur les questions de l'autonomisation de la femme. Aujourd'hui, il y a plusieurs initiatives qui sont prises, et je crois bien que 2015 a été déclarée l'année de l'autonomisation de la femme. Il y a plusieurs choses qui sont mises en place pour que la femme soit autonome. Mais si elle-même, si elle ne profite pas de ces opportunités pour accueillir cette autonomie, je pense que ces initiatives ne vont pas vraiment atteindre leurs objectifs.

En ce qui concerne IFL, que voulez-vous faire concrètement pour ces jeunes filles?

Concrètement, nous disons que notre solution se décline en trois verbes d'action : communiquer, renforcer et soutenir. Communiquer c'est déjà faire des rencontres mensuelles avec des femmes qui sont des modèles pour nous. Et l'objectif ici c'est de montrer à nos jeunes générations qu'il y a des femmes qui sont des exemples et elles peuvent s'appuyer sur ces femmes-là, elles peuvent les avoir comme mentor pour pouvoir atteindre leur objectif. Ensuite, renforcer ce sont des ateliers de discussion. On appelle par exemple une jeune femme entrepreneur qui vient nous partager son expérience entrepreneuriale. Et en même temps c'est l'occasion de voir avec elle comment est ce qu'on peut entreprendre, dans le secteur d'activité qu'elle a embrassé. Donc on a aussi des seminaires de formations sur le leadership et sur la gestion du budget familial, parce qu'aujourd'hui il y a des dames qui travaillent et lorsqu'on se sait pas vraiment gérer son budget, on se rend compte qu'on n'a toujours pas le pouvoir d'achat, on reste toujours dans la pauvreté, on ne sait pas comment joindre les deux bouts. Enfin, soutenir, ce sont des projets. Nous voulons aussi procéder à un genre de tontine, qui n'est pas la tontine traditionnelle que vous connaissez. Mais on se dit par exemple qu'on a un projet de construction de restaurant, on essaie de monter le business plan. On demande à toutes les femmes qui sont dans l'organisations si elles ont envie de s'associer à la construction de cette entreprise. Et ce sera sous forme d'action, chacune prend ses actions et a la possibilité d'être salariée au sein sein de cette entreprise ou d'être seulement actionnaire. C'est une manière pour nous de developper les petites entreprises en groupes de sorte qu'on puisse occuper sainement la jeune fille.

Combien de jeunes filles avez vous mobilisé? Est-ce qu'elles sont partantes pour le projet?

Oui, elles sont partantes pour le projet, mais ce que j'ai remarqué, avec les femmes, il faut les stimuler un peu. Lorsque j'ai parlé de IFL il y a beaucoup de personnes qui m'ont envoyé des mails pour manifester leur intérêt. Mais à la fin, c'est juste 4 personnes qui se sont senties intéressées. Lorsqu'on a fait sorti l'affiche de la cérémonie, ces mêmes personnes ont commencé à manifester leur intérêt. C'est maintenant que l'organisation sort officiellement. On a des demandes et ce sont des choses qu'on va formaliser avec des cartes de membres pour pouvoir assurer un suivi...

Yolande Jakin