Au Zimbabwe, les jeunes filles enceintes ne pourront plus être renvoyées de leur école

Dans le cadre d’un amendement à la loi sur l’éducation, le pays a décidé d’interdire l’exclusion des étudiantes au motif de leur grossesse.

Jusqu’à présent, au Zimbabwe, les jeunes filles pouvaient être expulsées de leur école si elles étaient enceintes, tandis que les garçons impliqués ne subissaient aucune répercussion. Mais c’est officiel : désormais, les écoles publiques n’auront plus le droit d’exclure les étudiantes durant leur grossesse. Une avancée majeure pour le droit des femmes dans le pays.

Dimanche 23 août 2020, Emmerson Mnangagwa, le président du Zimbabwe, a signé un texte qui impose officiellement aux écoles publiques de garantir l’accès à l’éducation aux étudiantes enceintes, jusque-là discriminées. Le Zimbabwe emboîte donc le pas à la Tanzanie et à la Sierra Leone, deux États africains qui ont aussi fait ce choix en 2020.

En sortant du système scolaire, des milliers de jeunes filles enceintes devaient faire face à des difficultés sociales et financières. Désormais, elles pourront continuer à prendre le chemin de l’école sans crainte.
Cette décision a été prise dans le cadre d’un amendement à la loi sur l’éducation, qui concerne également l’accès à l’école et les punitions physiques infligées aux élèves.

D’après ce nouveau texte, cité par Sunday News, « aucun élève ne devrait être exclu de l’école pour cause de non-paiement des frais de scolarité ou sur la base d’une grossesse ». Dorénavant, les élèves pourront donc également continuer à fréquenter l’école même s’ils doivent des frais de scolarité. Une nouvelle réjouissante puisqu’en 2019, 60 % des enfants d’école primaire ont du interrompre leur scolarité pour cette raison.
Quant aux mesures disciplinaires, elles devront à présent être « modérées, raisonnables et proportionnelles compte tenu du comportement, de l’âge, le sexe, la santé et la situation de l’élève concerné et l’intérêt supérieur de l’enfant est primordial, explique la loi. En aucun cas un enseignant n’est autorisé à battre un enfant. »

Cain Mathema, ministre de l’Éducation primaire et secondaire du Zimbabwe, cité par The Herald :

« Le président vient de signer la loi et nous appliquerons pleinement les dispositions relatives à la promotion de l’éducation dans le pays. Nous pensons que cette loi est une législation progressiste. »

Un pas de plus vers l’égalité des chances.