Les clichés hommes-femmes persistent dans le monde malgré une volonté de réduire les inégalités

Une écrasante majorité de la population des pays du G7 (91%) estime qu'il est important de mettre fin aux inégalités hommes-femmes mais les réponses d'un grand nombre des répondants prouvent que certains stéréotypes de genre restent largement répandus à travers le monde.

C'est ce que révèle le premier baromètre du Women's Forum réalisé par Ipsos à l'occasion du Women's Forum Global Meeting (17-19 novembre).
Ce baromètre Ipsos a été réalisé en ligne entre le 17 et le 31 août 2020 auprès d'un échantillon de 3.500 personnes interrogées dans les 7 pays du G7 (France, Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne, Italie, Japon, Canada). 500 interviews par pays auprès d'un échantillon représentatif de la population âgée de 18 ans et plus dans chaque pays (hommes et femmes interrogés).

"Important mais pas prioritaire" pour 6 personnes sur 10

Plus d'un tiers des habitants des pays du G7 (34%) affirment que réduire les inégalités de genre est aujourd'hui une priorité absolue tandis que 57% considèrent qu'il s'agit effectivement d'une chose importante mais pas prioritaire.
Globalement, l'ensemble des populations concernées s'accorde sur ce point, avec toutefois quelques disparités. Les Français et les Italiens sont les plus nombreux à vouloir mettre fin aux inégalités homme-femme (96%) tandis que les Américains (87%) et les Japonais (88%) semblent un peu moins convaincus.
Les répondants ont d'ailleurs pleinement conscience de ces inégalités puisque 69% d'entre eux (hommes et femmes) avouent que les femmes n'ont pas accès aux mêmes niveaux de salaires que leurs homologues masculins à des niveaux de compétences et d'expériences équivalents et 67% qu'elles ont moins accès aux conseils d'administration et aux postes de direction des grandes entreprises.

Des stéréotypes de genre encore tenaces

La volonté de chacun de réduire ces inégalités est bel et bien présente mais cela n'empêche pas de faire perdurer certains stéréotypes. Plus de la moitié des répondants (53%) estiment que les femmes doivent accepter de sacrifier en partie leur carrière professionnelle si elles veulent être une bonne mère.
48% pensent que les inégalités hommes-femmes sont exagérées : 54% des hommes contre 42% des femmes.
Certains clichés vont même encore plus loin puisque près de quatre sondés sur dix (38%) pensent que les cerveaux des hommes et des femmes sont différents avec pour conséquence de plus grandes aptitudes pour la science pour les premiers et pour la littérature pour les secondes.
Là encore, des disparités existent en fonction de la nationalité des répondants. Plus de la moitié des Japonais (58%) et près de sept Allemands sur dix (67%) déclarent que pour être une bonne mère, les femmes doivent accepter de sacrifier en partie leur carrière professionnelle.
La plupart des Italiens (58%) pensent quant à eux que l'on exagère les inégalités homme-femme et 61% des Japonais considèrent que les hommes sont naturellement plus ambitieux que les femmes vis-à-vis de leur carrière professionnelle.

Moins d'inégalités ces dernières années ?

La perception de la gent féminine et masculine diffère quant à l'amélioration de certaines situations auxquelles sont confrontées les femmes depuis des années. Si les deux sexes s'accordent à dire que les femmes accèdent aujourd'hui plus facilement aux emplois perçus comme réservés aux hommes (70% des hommes, contre 61% des femmes) ou aux services de santé (61% contre 58%), les avis divergent sur d'autres sujets.
Plus de la moitié des hommes (54%) estiment que l'écart de rémunération entre les sexes s'est réduit dans leur pays au cours des 5 dernières années, contre seulement 36% des femmes, et 32% des hommes considèrent que la situation des violences contre les femmes s'est améliorée, contre 20% de leurs homologues féminins.
Le baromètre révèle que les femmes ont au contraire été touchées de plein fouet par les conséquences de l'épidémie de Covid-19. Près des trois quarts d'entre elles (73%) déclarent avoir peur de l'avenir (contre 63% des hommes), et 59% disent avoir connu un burn-out, une situation d'anxiété et/ou de dépression (contre 46% des hommes). Les répondantes affirment également avoir moins confiance en elles (43% contre 33% des hommes) et avoir moins de temps pour elles (40% contre 34%).