Découverte : L`île de Ngor, un ilot de tranquillité à 3 minutes de Dakar

Pris dans le rythme effréné du trafic dakarois, l’envie de s’exiler est parfois tenace. A 400 mètres au large de la presqu’île du Cap-Vert, L’île de Ngor offre la possibilité de profiter du calme, de la vue, des vagues et des saveurs sénégalaises. Loin de l’effervescence urbaine, ce grand bol d’air est idéal.

L’île s’aperçoit déjà depuis la côte : une petite enclave de tranquillité accessible en trois minutes de pirogue. Pour s’y rendre, il faut donc se diriger vers la plage de Ngor. A l’embarcadère on monte dans une pirogue, qui fait l’aller-retour pour 1000 CFA, de 10h à 19h. Bien sûr il faut s’avoir s’armer de patience car l’embarquement peut parfois s’éterniser. Mais, comme dirait un adage italien : qui va piano, va sano et quelques minutes d’attentes valent bien la peine.

C’est une petite parcelle de terre longue de 500 mètres et large de 200 mètres. En hiver, elle est baignée de soleil et s’y ressentent les embruns iodés de la mer et le vent léger qui l’accompagne. L’île offre donc calme et volupté, loin du tumulte dakarois. Mais l’idéal reste de s’y rendre en semaine si on souhaite profiter au maximum de ce moment de quiétude.

Une fois débarqué, on est directement accueilli par une mer aux reflets turquoises qui nous invite à se prélasser. La seule ombre au tableau reste les marées : l’eau peut vite être polluée et la plage disparaît en marée haute.

Au-delà des plages, il ne faut pas hésiter à se perdre dans le labyrinthe que forment les vingt-quatre sentiers de l’île. On peut alors découvrir au hasard d’une rue, une des galeries d’arts ou bien une des expositions de sculptures décimées aux quatre coins de l’île. On se retrouve alors au cœur d’un ilot qui semble dédié aux artistes : musiciens, sculpteurs, peintres, photographes s’y plaisent. On s’égare dans des ruelles colorées où les peintures murales et les fleurs jalonnent notre chemin. Mais on peut aussi marcher le long du chemin qui borde l’île pour en faire le tour et ainsi observer les vagues qui viennent se choquer contre les rochers.

Ce sont précisément ces vagues qui permettent aussi à l’île de proposer des activités de sports nautiques. Deux spots de surf sont d’ailleurs réputés pour les adeptes : la droite et la gauche de Ngor. Le film documentaire The Endless Summer, a même tourné une séquence en 1964 sur cette même baie, avec le célèbre surfeur Robert August.

Au-delà, l’île offre aussi des cabanes de restauration où l’on peut venir goûter aux spécialités locales et aux poissons frais. Il est possible d’y dormir, dans une chambre privée ou bien en louant des cabanons. Les restaurants, auberges et clubs sportifs possèdent leur propre embarcation pour faire l’aller-retour.

L’île n’est pas seulement un lieu touristique, puisqu’y vivent une centaine d’habitants. D’origine lébou, les villageois de Ngor étant traditionnellement pêcheurs ou agriculteurs n’utilisaient l’île que pour venir y faire paître leurs moutons et cultiver le mil. Puis, dès les années 1950, ils ont commencé à s’installer dans des petites cabanes. Au fur et à mesure l’île s’est donc peuplée et modernisée.

L’attractivité de l’île conduit d’ailleurs à ce que plusieurs personnalités viennent s’y installer pour les vacances. La chanteuse française France Gall ou bien encore l’artiste sénégalo-américain Akon y possèdent ainsi des résidences secondaires.

La particularité de l’île fait qu’elle ne dispose pas d’électricité, les habitants ayant semble-t-il tenu à conserver son originalité. C’est l’une des raisons pour laquelle on voit souvent des panneaux solaires qui fournissent l’électricité, tout comme des éoliennes et des groupes électrogènes, qui se doivent d’être silencieux.

Toujours est-il que les Sénégalais et les touristes venant de l’étranger profitent de l’île pour la qualité de sa restauration, pour ses plages ou encore ses vagues. Il faut dire aussi qu’il y règne encore, çà et là, quelques lieux paisibles où seul s’entend le bruit de la mer.

 

 

Source : lepetitjournal.com