Respecter les droits des aide-ménagères !

Les aide-ménagères, communément appelées «bonnes » ou « 52 », sont presque dans chaque famille à Bamako, et même dans les régions. Elles sont les premières à se réveiller et les dernières à se coucher.

Elles font la vaisselle, la lessive, préparent la nourriture, prennent soin des enfants pour un salaire insignifiant. Maltraiter une aide-ménagère, juste parce qu’elle est née dans une famille pauvre, n’est pas tolérable, écrit la blogueuse Sadya Touré.

Je m’entends très bien avec les bonnes qui se succèdent dans ma famille ou d’autres familles que je visite. Beaucoup de mes amis me critiquent pour ça car, selon eux, trop d’affinités avec une bonne amèneraient celle-ci à vous manquer de respect. Pourtant il n’en est rien. Ces jeunes filles sont des êtres humains comme nous, il n’y a aucune raison de les traiter comme des gens de seconde zone.

Les aide-ménagères quittent leurs villages ou leurs familles pour chercher de l’argent pour leurs trousseaux de mariage ou pour soutenir financièrement leurs familles. Certaines fuient un mari qu’on veut leur donner par force. Et ce qui est cruel pour ces filles pleines d’espoir, c’est qu’elles travaillent comme des esclaves, pour un salaire insignifiant de 7 500 à 10 000 FCFA, que certains employeurs essaient de négocier encore.

Sauts d’humeur et caprices

Elles sont les premières à se réveiller et les dernières à se coucher. Elles font la vaisselle, la lessive, préparent la nourriture, prennent soin des enfants, et supportent les sauts d’humeurs et les caprices de tous les membres de la famille. Je pense que c’est méchant de traiter une personne comme ça juste parce qu’elle est née dans une famille pauvre, n’a pas fait d’études et n’a pas beaucoup de perspectives d’avenir.

N’oublions pas que ces filles sont souvent victimes d’abus sexuels de la part de leurs patrons. Accusées de vol à tort ou à raison, certaines ne sont pas payées. Elles errent dans la rue cherchant un autre boulot car elles n’envisagent pas de retourner les mains vides au village.

Respect et empathie

Il y a encore beaucoup de choses à dire sur ces jeunes filles, mais je veux seulement qu’on les traite avec respect et empathie. Mettons-nous à leur place, et nous comprendrons qu’elles auraient pu être nos sœurs ou nos filles. De nos jours, c’est difficile de se passer de leurs services, mais il faut penser à respecter leurs droits et bien les payer, tout comme nous exigeons que nos employeurs respectent nos droits et nous donnent un salaire honnête.

Nous, fervents défenseurs des droits des femmes, devrions donner l’exemple, car on ne peut pas clamer partout être porte-parole des opprimés alors qu’on opprime une fille chez soi.

 

Source : benbere.org