L'UNICEF et l'Union africaine appellent à inclure les services d'enregistrement des naissances dans les réponses d'urgence à la Covid-19

« MON NOM EST PERSONNE » : L’UNICEF ET L’UNION AFRICAINE APPELLENT À INCLURE LES SERVICES D’ENREGISTREMENT DES NAISSANCES DANS LES RÉPONSES D’URGENCE À LA COVID-19

Abidjan, 23 juin 2020 - Alors que les inquiétudes augmentent quant à la menace de voir reculer l’enregistrement des naissances à cause de la pandémie de la COVID-19, l’Union africaine et l’UNICEF lancent un appel à inclure les services d’enregistrement à la naissance dans les réponses d’urgence à la COVID-19 au niveau des soins de santé primaires en faisant ainsi des modèles innovants à généraliser.

Les deux organisations soulignent aussi la nécessité de numériser les enregistrements des naissances afin d’améliorer l’accessibilité et la disponibilité des services en période de COVID-19 et au-delà. Enfin, les États africains devraient saisir toute opportunité d’intégrer aux registres d’état civil les enfants n’ayant pas de certificat de naissance. Les écoles à nouveau ouvertes mais aussi les services de protection sociale existants ou en développement sont des solutions d’accélération à inclure dans les plateformes existantes d’enregistrement des naissances.

Cet appel s’inscrit dans le cadre de la campagne lancée le 17 juin 2020 par l’Union africaine et l’UNICEF et intitulée Mon nom est personne : accélérons les droits des enfants à une identité légale et l’accès aux services, dont la justice amie des enfants. La campagne vise à rallier les États membres de l’Union africaine autour d’une rapide mise en œuvre et d’un engagement en faveur de l’enregistrement universel des naissances pour tous les enfants en 2030, et de l’urgence à repositionner l’enregistrement civil et les statistiques vitales en Afrique, pour s’attaquer à l’indignité de l’invisibilité.

L’enregistrement des enfants à la naissance est l’une des composantes-clefs pour accélérer l’accès des enfants à des systèmes judiciaires amis des enfants, pour tous les enfants. “Le lancement de cette campagne Mon nom est personne fera progresser les actions étroitement imbriquées en faveur de l’accès à la justice des mineurs, en partant de la question éminemment vitale de l’enregistrement des naissances, et elle assurera également que ces activités importantes sont hébergées sur des plateformes digitales. C’est une synergie gagnant-gagnant. “ a déclaré le professeur Harrison Victor, Commissaire aux Affaires économiques de l’Union africaine.

En Côte d’Ivoire, près de la moitié des enfants qui naissent chaque année ne sont pas enregistrés à l'État civil. Cette année scolaire 2019 – 2020, plus d’un million d’élèves du primaire n’étaient pas encore enregistrés à l’état civil malgré une opération spéciale en 2018 qui a permis à environ 630,000 élèves du primaire d’avoir une identité légale. De nouveaux mécanismes d’enregistrement des naissances sont actuellement mis en œuvre dans près de 1000 maternités réparties sur tout le territoire ivoirien. Il est désormais possible d’enregistrer les nouveau-nés dans les délais, dès leur naissance à la maternité et aussi lors des séances de vaccination dans plus de 1200 centres de vaccination. L’enregistrement des naissances dans les délais est un investissement dans l’avenir des enfants auxquels de plus en plus de parents consentent.

«Les nouveaux mécanismes d’enregistrement des naissances couvrent 61% des maternités en Côte d’Ivoire et près de 51% des centres de vaccination. Grâce à ces mécanismes, le taux d’enregistrement des naissances dans les délais est aujourd’hui d’environ 60% contre 55% en 2018. Nous sommes convaincus que ces dispositifs mis à échelle permettront d’offrir à des millions d’enfants une identité légale, les mettant ainsi à l’abri d’une marginalisation, de discriminations, et d’abus et risques tels que le mariage des enfants, le trafic et le travail des enfants.» a déclaré Marc Vincent, Représentant de l’UNICEF en Côte d’Ivoire.

Les progrès sont prometteurs et cependant menacés par la pandémie de COVID-19. Plusieurs pays ont introduit des confinements et restrictions. La pandémie de COVID-19 impacte à la fois les services de délivrance des enregistrements civils et l’utilisation de ces services. Les points d’enregistrement sont souvent mal équipés pour répondre aux exigences d’hygiène et de sécurité sanitaire. L’utilisation des services est affectée par la peur de la contamination ou le manque de transports, en particulier dans les zones reculées. L’utilisation des services est aussi en recul dans les centres de santé et de vaccination.

Dans un tel contexte, la modernisation des systèmes d’enregistrement vers la digitalisation est une priorité pour le continent et une action-clef en vue d’un enregistrement universel des naissances.