Digestion difficile : les aliments qu'il vaut mieux éviter

Notre système digestif, sollicité à chaque repas, assimile les nutriments et rejette les déchets inutiles. Comment en prendre soin au quotidien ? Les conseils du gastro-entérologue et les aliments à éviter.

La digestion est l'ensemble des processus mécaniques qui consistent à transformer les aliments en nutriments. Grâce aux sucs digestifs, ils deviennent assimilables pour le corps. Mais le temps de digestion varie selon les aliments ingérés. Certains stagnent dans l'appareil digestif et perturbent l'ensemble de votre organisme. La digestion peut aussi être perturbée par le stress. Notre cerveau et notre tube digestif communiquent en permanence, l'un influençant l'autre et réciproquement. Le Pr Bruno Bonaz, gastro-entérologue et ancien directeur de l'équipe stress et interactions neuro-digestives à l'Institut des neurosciences de Grenoble explique comment un stress chronique peut générer des troubles digestifs.

Que sait-on de la connexion entre intestin et cerveau ?

Ces deux organes communiquent avant tout via le système nerveux autonome représenté par le système nerveux sympathique et parasympathique (notamment le nerf vague). On parle de l'axe intestin-cerveau, qui agit dans les deux sens. L'intestin envoie au cerveau des informations sur son état (digestion, motricité, sécrétion, sensibilité…) et, inversement, le cerveau peut adapter le fonctionnement de l'intestin. L'intestin produit par ailleurs 95 % de la sérotonine, un neurotransmetteur parfois aussi appelé « hormone de la sérénité », qui régule des fonctions comme l'humeur ou le comportement. Si l'axe intestin-cerveau est perturbé par des émotions, les troubles apparaissent.

Qu'est-ce qui peut provoquer ce déséquilibre ?

Au départ, un stress (psychologique, immunitaire, physique) génère des troubles digestifs et amplifie leur sévérité par des mécanismes neurologiques et hormonaux complexes. Mais, l'origine des douleurs n'est pas pour autant uniquement dans la tête. Les personnes qui souffrent par exemple de SII ont des troubles de la motricité intestinale, une hypersensibilité du tube digestif, ainsi qu'une micro-inflammation de l'intestin qui exacerbent les symptômes digestifs. Cette souffrance devient alors un stress supplémentaire qui ne peut que renforcer les douleurs intestinales.

Comment réagit l'organisme ? 

Soit la vidange de l'estomac est ralentie et peut être à l'origine de satiété précoce, nausées, vomissements. Soit l'activité motrice du côlon est accélérée et ses sécrétions augmentées, ce qui favorise les diarrhées. Par ailleurs, le stress accentue la perméabilité intestinale et modifie le microbiote, notamment via une hormone nommée CRF (corticotropin-releasing factor), libérée dans le cerveau et le tube digestif. Cette augmentation de la perméabilité intestinale favorise le passage de composés du contenu de l'intestin qui vont activer le système de défense immunitaire intestinal. En réaction, celui-ci va déclencher une inflammation et des douleurs. D'ailleurs, on sait que les poussées de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin et du SII peuvent être favorisées par un stress. Et comme, en plus, le stress abaisse le seuil de tolérance à la douleur, on comprend pourquoi ces troubles peuvent être si douloureux.

MAUVAIS ALIMENTS = MAUVAISE DIGESTION

La nourriture consommée reste environ 4 heures dans l'estomac avant de passer dans l'intestin grêle. Certaines combinaisons d'aliments peuvent faire varier le temps de digestion. Par exemple, le temps de digestion des fruits ne s'élève qu'à 15 minutes : leur fermentation dans votre estomac peut provoquer des troubles digestifs. Associer des protéines animales à des aliments très sucrés cause le même désagrément.

Pour pallier la perturbation et la lenteur digestive, certains aliments doivent être consommés avec modération : le café, les aliments gras, l'alcool par exemple. Limitez aussi les aliments qui favorisent les sensations de brûlures d'estomac, tels que les agrumes ou les boissons gazeuses. Enfin, si les laitages peuvent causer des ballonnements, des alternatives existent afin de parer toute frustration. La crème, le beurre et les fromages à croûte fleurie prennent soin de votre flore intestinale, notamment grâce aux moisissures présentes en surface.

La baguette fraîche

Manger du pain oui, mais choisissez-le correctement. Pour vous assurer une digestion paisible, évitez la baguette bien fraîche. Très lourde à digérer, notamment à cause de sa teneur en gluten, la baguette blanche contient des enzymes (alpha-amylase et xylanase), ainsi que des agents de traitement de la farine E300 pour une meilleure conservation.

Le fruit en fin de repas

Mangez 5 fruits par jour, mais évitez de le consommer en dessert. Les fruits se digèrent plus lentement en fin de repas. En effet, ils vont davantage stagner dans votre tube digestif lorsqu'ils sont mélangés à d'autres aliments . Préférez le fruit en début de repas ou en guise de collation pour votre confort digestif.

Le soja

Le soja perturbe la digestion. Il  renferme de nombreux glucides inconnus de votre organisme. Le système digestif ne peut donc pas les éliminer. Ballonnements ou crampes d'estomac risquent de traduire cette mauvaise assimilation.

L'eau pendant les repas

Boire à table se révèle néfaste pour votre système digestif. Que ce soit de l'eau, une tasse de thé, un verre de vin, le liquide va se retrouver dans votre estomac en moins de 10 minutes. Il va diluer les enzymes efficaces pour assimiler les glucides, les lipides, ainsi que les protéines. Moins efficaces, les sucs digestifs vont perturber et ralentir votre digestion. Lire la suite sur topsante.com