Parents d`ados : cessez de leur dire « oui, mais… »

Les ados l’entendent souvent, parfois trop souvent. Ce « oui, mais », que de nombreux parents prononcent, particulièrement concernant leurs résultats scolaires. La psychopédagogue Brigitte Prot revient sur ses effets potentiellement dévastateurs.

L’une des principales sources de fatigue, aujourd’hui, chez les adolescents, est celle que génère le découragement face à l’attitude des adultes, résumée en un oui, mais.
« Ce serait cool si les parents arrivaient à nous dire vraiment oui », lance Inès. À l’entendre, dommage, c’est plutôt le règne des oui, mais. L’exemple qui revient le plus souvent ? Les résultats scolaires.

Tim, 15 ans, raconte : « Je rentre du collège lundi, avec un 15 en maths. J’suis hyper content de le montrer à mon père qui me répond : « Oui, mais tu as 5 en histoire ! ». Il avait consulté Pronote dans l’après-midi… » Motivation atteinte, chez l’adolescent. L’acquiescement à son bon résultat dure un court instant. Il comprend que sa réussite passe inaperçue dans le regard paternel. « On aurait pu passer une bonne soirée en restant sur le 14 et parler de ma mauvaise note le lendemain. Mais là, c’était plombé. Avec mon père, il y a toujours un mais »…

Élève de 4ème, Armand rencontre des difficultés en français. Depuis quinze jours, il fournit de considérables efforts qui portent leurs fruits. « Maman, j’ai 13 en rédaction ! », annonce-t-il. La réponse fuse : « Heureusement, la dernière fois, tu avais 9 ! ». Cette ancienne note active un oui, mais dévastateur. Réaction vive de l’adolescent. Sa mère argumente : « Je te dis ça parce que je sais que tu peux faire mieux ». Découragement de Tim, quelques jours plus tard : « Ça m’a cassé ». Pour se motiver, il a besoin que soit reconnue la réalité de sa réussite comme une étape.

Il suffirait ici que l’adulte adopte une autre réponse : « Tu vois, quand tu t’y mets, c’est super. Continue ! » Même énergie pour les deux. Mais l’une freine, tandis que l’autre émancipe. Armand a besoin de ce vrai oui qui valide son envie d’avancer... Lire la suite sur psychologies.com