Le syndrome du Bébé secoué

Jusqu’à un an, la petite tête des bébés est très fragile. Des secousses trop fortes peuvent entraîner de graves séquelles. On parle de "bébés secoués".

Le cerveau du bébé, trop petit, ne remplit pas la boite crânienne risquant ainsi de toucher les parois osseuses à l'occasion de mouvements de va et vient violents. Le cerveau flotte, s'écrase contre les parois et provoque une rupture des vaisseaux sanguins. Le poids de la tête est proportionnellement trop lourd par rapport au poids du corps. Les muscles du cou empêchent le bébé de maintenir sa tête bien droite : la tête peut être projetée en avant ou en arrière lors de secousses.

Ce sont les bébés de moins de six mois qui sont les plus vulnérables. Les garçons sont plus touchés que les filles et représentent 60 % des victimes. "Chez le garçon de moins d'un an, il y a plus d'espace entre le cerveau et la boite crânienne que chez les filles. Ces raisons physiologiques de contenant trop important par rapport au contenu explique cette proportion plus importante de victimes chez les bébés de sexe masculin"

Les dommages observés peuvent affecter le cerveau, entraîner la perte de la vue, la paralysie ou même la mort dans 10% des cas.

Les symptômes et la gravité de la blessure dépendent de la gravité de la force utilisée sur l'enfant utilisée pour prodiguer les secousses ainsi que de sa taille, Il peut entraîner des conséquences neurologiques irrémédiables: une atteinte du cerveau avec un hématome extra dural en l’absence de traumatisme violent est la lésion la plus fréquente.

Des vomissements, troubles alimentaires, convulsions, troubles de la conscience sont les symptômes les plus fréquents chez un bébé qui est souvent très pâle et peut présenter une respiration lente, des troubles cardiaques et des troubles visuels. Il est important de rechercher d’autres lésions abdominales et osseuses sous forme de fracture.

Le cas le plus fréquent est un parent exaspéré par les pleurs de son enfant et qui perd patience et secouer le bébé dans l'espoir de le faire taire. Les enfants qui pleurent plus de 20 % du temps sont les plus exposés. Ces secousses, souvent regrettées, sont malheureusement très dévastatrices pour l'enfant.

Les causes sont variées et pas toujours volontaires comme lancer un enfant dans les airs pour jouer ou courir avec un enfant sur les épaules ou sur le dos. Secouer un enfant par gestes d'exaspération ou de stress.

Le syndrome du bébé secoué peut être prévenu.

En présence d’un enfant qui pleure si vous sentez que la situation vous échappe , que vous êtes de plus en plus énervé et que vous n’arrivez pas à vous maîtriser il est nécessaire de prendre des mesures immédiates :

• Laissez l'enfant dans un endroit sécuritaire,

• Quittez la pièce voire même l’appartement

• Faites appel à un proche ou un parent pour assurer la prise en charge

• Faites quelques exercices respiratoires

• Changez d'activités : faites du ménage, écouter la musique ou la télévision,

• Faites de l'exercice physique si cela est possible

• Prenez une douche.

Si vous croyez que votre enfant a été secoué volontairement ou non, il serait primordial de le conduire chez un pédiatre qui pourrait prévenir les complications et les conséquences, s'il y a lieu.

Mam Dieng