Chez les peuplades primitives, attribuer un prénom à un individu, avait un caractère magique. C’était lui donner un pouvoir, lui transmettre certaines forces. Le prénom, loin d’être courant, était donc réservé à un petit nombre d’initiés. Aujourd’hui, c’est le règne de l’anarchie, surtout dans le domaine des prénoms composés : on fabrique à tour de bras n’importe quel agrégat de deux prénoms, sans se soucier de leur compatibilité .Or, il en est des prénoms comme de n’importe quel mot. Plus il est rare, plus son audience est limitée. Alors que tout le monde comprend des notes-forces tels que : boire, manger, dormir, à mesure qu’on utilise un vocabulaire de plus en plus raffiné, on réduit le nombre de personnes capables de l’assimiler, pour ne plus avoir, à la limite, comme auditoire, qu’une poignée de spécialistes. Le mot, à ce stade, a naturellement moins d’impact. Il est, en quelques sortes, affaiblies.

Le « capital-prénom »

Un prénom représente une réserve d’énergie, et c’est bien compréhensible : la répétition constante de ces syllabes identiques, de cette même harmonie, finit par entraîner une sorte d’imprégnation. Il agit comme un révélateur qui, parmi les innombrables possibilités que nous portons tous en nous, en fait surgir quelques unes, et elles seront d’autant plus nombreuses qu’il sera « fort ».Cela revient à dire que le prénom peut moduler l’individu, agir sur sa personnalité et, dans une certaine mesure sur son destin. Cela rend plus compréhensible cette chose à première vue incroyable, à savoir que le prénom peut avoir une influence directe sur les gens.

Le choix du prénom

Si le prénom, ainsi que nous allons tenter de le montrer ne sert pas seulement à désigner un individu mais représente bien davantage sur le plan psychique, s’il peut conditionner l’enfant à qui on l’attribue, il est encore plus impératif de le choisir avec un soin tout particulier. Il est nécessaire par exemple, d’écarter résolument les prénoms insolites à prononcer, ceux qui font, avec le nom de la famille, des calembours d’un goût douteux (c’est plus fréquent qu’on le croit), les prénoms composés « faibles » parce que trop artificiels, et tous ceux qui, par leur singularité ou leur bizarrerie, sont un véritable handicap pour les malheureux qui en sont affublés. Nous avons le souvenir, entre autres, d’une fillette au prénom peu commun qui fit toute une série de petites maladies parce que, devant les moqueries de ses camarades, elle s’était sentie coupée du monde, et qui ne fut guérie que lorsqu’on réussit à la convaincre que son prénom, en dépit de son originalité, était charmant. Il faut aussi se méfier de la mode, et ne pas céder à la tentation de donner à vos enfants des noms de personnalités politiques, de vedettes de cinéma, de musique, ou de héros de la télévision. De tels prénoms vieillissent vite, et permettent de « situer », non sans quelque cruauté parfois, l’âge de leur propriétaire. Evitez aussi les diminutifs qui détruisent le potentiel du véritable prénom et ouvrent la voie à un inquiétant dédoublement de la personnalité.

Le rôle de la mère

En ce qui concerne le prénom proprement dit, nous pensons que personne n’est mieux à même de le choisir que celle qui va nourrir l’enfant, l’élever, le soigner, l’éduquer, après l’avoir mis au monde : la mère.son rôle est primordial. Sans doute sera-t-il opportun qu’elle sollicite l’accord de son mari, mais c’est elle avant tout qui a la responsabilité du choix, et voici l’explication que nous en proposons. Les trois premiers mois de la grossesse représentent la période embryonnaire. Au bout du quatrième mois commence la période fœtale, au cours de laquelle se produira un phénomène appelé incarnation animique. Ce qui était jusqu’ici un petit animal va devenir un humain, avec sa destinée, son passé cosmique, ce que les indous appellent karma.

A l’écoute de l’enfant…

La mère seule doit décider, dans le tréfonds de son être. Elle doit se mettre « à l’écoute » de son enfant, surtout lorsqu’il se repose, entre deux heures et trois heures de l’après midi. Allongée, seule, dans cette tranquillité méridienne, elle doit prononcer doucement le prénom de l’enfant qu’elle porte, jusqu’au moment ou elle en perçoit, en elle, « la résonance », un peu comme quand on fredonne une chanson dans une salle de bain et que tout à coup un des sons, accordé à la résonance de la pièce, s’amplifie. Elle doit expérimenter le ou les prénoms quelle a retenus jusqu’à obtenir cet accord fondamental qui, pour elle, est une certitude.

Ainsi sera-t-elle assurée que le prénom choisi ne risquera pas de déséquilibrer l’enfant, de détruire ou de limiter ses possibilités, mais au contraire lui permettra de s’accomplir. C’est en ce sens qu’un prénom est un précieux investissement, un capital, et que l’on peut parler du « capital-prénom ».Ne l’oubliez jamais !