La stérilité : impacts sur la femme et le couple

Au titre des questions de santé gynécologique notamment celles liées à la femme, figure en bonne place, la problématique de la stérilité. Un phénomène qui n’est pas sans impacts sur la vie du couple en général, et précisément sur le quotidien de la femme qui est souvent meurtrie par cette situation. Le gynécologue Ludovic Agboca nous éclaire sur le contenu à donner à ce concept, ainsi que sur ses causes et conséquences.

Signifiant « une impossibilité pour le couple de procréer », le terme ‘’stérilité’’ ne s’utilise plus de nos jours, signale d’entrée de jeu le Gynécologue Ludovic Agboca. L’on parle en lieu et place, de la «stérilité du couple », précise-t-il. Un terme qui, renchérit-il, est à son tour jugé péjoratif en ce 21è siècle, en raison des énormes progrès réalisés par la médecine dans ce domaine. Ainsi, le spécialiste du jour confie que la stérilité ne saurait être utilisée uniquement pour la femme. En ce sens qu’il faut deux êtres de sexes opposés pour une procréation. Il définit donc la stérilité pour un couple par «l’impossibilité de procréer lorsqu’on a tout essayé en médecine ». Quant à l’infertilité, terme substitué à ‘’la stérilité du couple’’, elle désigne d’une part, l’incapacité pour un couple, d’avoir une grossesse après une année de rapport sexuel régulier non protégé et dans de bonnes conditions, soit au moins deux fois par semaine. D’autre part, elle implique l’incapacité pour la femme en couple, de mener à terme une grossesse après un an. Toutefois, le gynécologue Ludovic A. signale que l’infertilité peut être d’origine masculine (20%), féminine (30%), mixte (40%), ou idiopathique, c’est-à-dire due à une cause inexpliquée (dans 10% des cas). Par ailleurs, il ajoute que l’infertilité peut être primaire, lorsqu’elle s’observe chez un couple n’ayant jamais eu d’enfant. Elle est secondaire quand elle naît après une ou plusieurs grossesses ayant abouti ou non à un enfant (grossesse extra-utérine, fausse couche ou interruption volontaire de grossesse).

Causes et manifestations

Aux dires du spécialiste du jour, l’impatience du couple qui ne se donne généralement pas assez de temps pour concevoir naturellement, peut être un facteur de risque d’infertilité. Mais à l’instar de ses origines, les causes de l’infertilité sont essentiellement masculines, féminines, mixtes ou idiopathiques. En d’autres termes, l’infertilité peut être due à l’état de santé gynécologique de l’homme, de la femme, des deux, ou à une cause inexpliquée par la médecine. Toutefois, le gynécologue tient à signaler que le taux de fécondabilité d’un couple augmente avec la fréquence des rapports sexuels. A titre illustratif : 1fois/semaine équivaut à 15% de probabilité de concevoir à chaque cycle, et 1fois/jour équivaut à 68% de probabilité de conception à chaque cycle, explique-t-il. Au titre des causes féminines pouvant être à l’origine de l’infertilité du couple, se répertorient : l’âge maternel (la fertilité diminuant avec l’âge, en raison d’une diminution physiologique de la réserve ovarienne) ; les causes endocriniennes accompagnées de troubles de l’ovulation (ex du syndrome des ovaires polykystiques) ; les causes mécaniques se manifestant notamment par une obstruction tubaire bilatérale (infections des trompes, entrainant une salpingite), ou les endométrioses ; et les facteurs environne-mentaux tels la consommation de tabac ou les causes nutritionnelles (dénutritions..). Quant aux causes masculines, elles s’énoncent en des anomalies du sperme dans 90% des cas, et des facteurs généraux tels le tabac à nouveau, l’alcool, la drogue, et la chaleur toxique.

Impacts moraux

Les conséquences de l’infertilité du couple sont multiples, aux dires du spécialiste du jour. En effet, l’infertilité a beaucoup d’impacts sur le couple en général, et surtout sur la femme. Ces impacts sont essentiellement d’ordre moral et se déclinent en des troubles psychologiques (dépression, irritation, baisse de la libido…) pour ce qui est du couple dont les membres peuvent même aller jusqu’à se séparer ou être infidèles l’un à l’autre. Dans le cas des effets collatéraux générés chez la femme, se note en tête de liste, le sentiment de culpabilité. Un fait particulièrement élevé en Afrique où les femmes en couple qui n’arrivent pas à procréer, sont généralement stigmatisées par la société et surtout leur belle-famille. Aussi, en second lieu, celles-ci se voient dans la plupart des cas, imposées le divorce par leur époux. L’autre conséquence fâcheuse de l’infertilité : la dislocation du foyer.

Conseils pratiques

Le Gynécologue Ludovic Agboca n’a pas voulu achever ses éclaircissements sans faire quelques recommandations aux couples souffrant d’infertilité. Tout d’abord, il insiste sur le fait qu’il leur est nécessaire de consulter leur médecin traitant ou un gynécologue compétent, lorsqu’après un an de vie commune, avec des rapports sexuels non protégés et dans de bonnes conditions, (en dehors de toute pathologie ou contrainte), ils sont dans l’incapacité de donner lieu à une grossesse. Dans le même cadre, il leur conseille aussi de consulter un spécialiste pour la prise en charge des répercussions psychologiques que l’infertilité aurait eu sur l’une ou l’autre des parties du couple. Ensuite, il les convie à adopter une bonne hygiène de vie, en évitant ou en limitant tout au moins leur consommation de tabac et d’alcool. En dernier lieu, il conseille en cas d’infection, de consulter un médecin pour une meilleure prise en charge sanitaire. Car, tient-il à signaler, « une infection génitale mal traitée de nos jours, peut être source d’infertilité ».

Source : lapressedujour.net