Niger : les hommes sont formés à la planification familiale

Ce n’est plus uniquement l’affaire des femmes, désormais les hommes sont impliqués et formés aux méthodes de contraception au Niger.

C’est une stratégie novatrice pour véritablement impliquer les hommes dans la promotion de la santé de la reproduction et favoriser un changement de comportement au niveau communautaire.

Une grande première pourrait-on dire dans ce pays islamique et exclusivement patriarcal où les hommes décident si leurs épouses peuvent utiliser ou non la planification familiale.

L’objectif principal est d’emmener les hommes à comprendre l’importance de l’espacement des naissances dans ce pays où le taux de natalité est de plus de sept enfants par femme.

La sage-femme d’un centre de santé chargée de la sensibilisation est Amina Abdoulaye qui prend le soin de montrer des échantillons en expliquant les avantages de chacun aux hommes qui ont bien accepté de participer à cette école dite ‘’école des maris’’. A Fadama, les ‘’élèves’’ de la sage-femme sont des hommes mariés et dans le contexte social nigérien cela signifie qu’ils sont les principaux décideurs dans leurs ménages, comme on peut l’entendre dans une vidéo réalisée par nos confrères de BBC News

Ils fréquentent donc régulièrement et volontairement l’école des maris dont l’objectif est d’aider les hommes à prendre un part active dans les questions de santé maternelles et infantiles en l’occurrence la planification familiale.

Pour cet ‘’élève’’ Abdoulaye Sogi, « avoir un petit nombre d’enfants et leur assurer une meilleure éducation est encore mieux »

Cependant, emmener certains maris à changer les habitudes déjà ancrées est difficile. C’est le cas de Boubacar qui reste campé sur sa position, car pour lui, avoir une famille nombreuse, est une assurance vie. Il pense également que les méthodes contraceptives sont nocives. Mais il a fini par comprendre le bien fondé de cette campagne et accepte de laisser ses deux épouses à se rendre dans les centres de santé pour opter d’un moyen de contraception.

Il existe 1200 écoles de maris dans le pays. L’inscription à l’’’École des maris’’ est volontaire mais également sélective. Ses membres sont sélectionnés en fonction de neuf critères, dont les suivants : être un mari dont la femme ou les femmes (la polygamie est légale et assez courante au Niger) utilisent les services de santé reproductive, avoir au moins 25 ans, faire preuve d'une bonne conduite morale et accepter que les femmes participent à la vie communautaire. Ces hommes deviennent des guides et des modèles au sein de leur propre famille et pour les autres membres de leur communauté.

 

 Credit photo : BBC News