Le coronavirus, une MST ? Ce que révèle une récente étude chinoise

Des traces du virus ont été retrouvées dans le sperme de patients atteints du Covid-19, parfois plusieurs jours après la disparition de leurs symptômes. Le coronavirus pourrait-il se transmettre sexuellement, y compris après la disparition de ses symptômes ? Une équipe de chercheurs chinois a constaté que le sperme de plusieurs personnes ayant contracté le Covid-19 contenait des traces du virus, et cela même chez des patients en rémission.

Cette étude, publiée jeudi par la revue scientifique américaine Journal of American Medical Association, a été réalisée par des chercheurs de Pékin sur 38 hommes passés par l'hôpital de Shangqiu, dans la province du Henan.

Sur 15 patients présentant des symptômes sévères de l'infection, quatre présentaient des traces de virus dans leurs sécrétions séminales, soit plus d'un quart (25,6 %). C'était aussi le cas de deux des 23 autres patients, testés trois jours après la disparition de leurs symptômes (8,7 %).

Nouvelles pistes

Jusqu'à présent, des traces du coronavirus avaient déjà été détectées dans la salive, l'urine et les selles. Cette étude, dont la portée est, de l'aveu même des auteurs, « limitée par la faible taille de l'échantillon », ouvre donc de nouvelles pistes « pour une meilleure compréhension de ce virus », souligne Antoine Flahault, directeur de l'Institut de Santé Globale à l'Université de Genève.

Avant le Covid-19, plusieurs virus avaient déjà été retrouvés dans le sperme des hommes contaminés, à l'image du Zika et du chikungunya. Plusieurs éléments restent cependant en suspens. Seuls des patients présentant de lourds symptômes ont été testés. Les personnes asymptomatiques portent-elles également des traces du virus dans leurs sécrétions séminales ? Et combien de temps le virus peut-il survivre dans le sperme ?

« Sur ce point, on remarque une forte baisse entre les personnes testées au pic de leurs symptômes et celles qui le sont dans les trois jours suivant leur disparition, note Antoine Flahault. Ce qui peut laisser supposer que les traces du virus disparaissent rapidement, même si cela reste à confirmer. »

Rien, par ailleurs, n'indique encore clairement que ces traces de virus permettraient une transmission par voie sexuelle. Ce type de contagion resterait, quoi qu'il en soit, très minoritaire.