Sylvana Simons, la danseuse néerlandaise devenue une « femme noire en colère »

Sylvana Simons a 45 ans. Née au Suriname, elle est depuis longtemps une « people » enfantée par la culture télévisuelle des Pays-Bas. Elle n’avait pas, jusqu’ici, dérangé ses concitoyens qui appréciaient majoritairement cette belle femme noire que la critique transforma, à la fin des années 1990, en « Dutch Queen du R & B ».

Si elle a étudié, c’est seulement la danse et la comédie musicale, qu’elle a commencé à pratiquer dans un dancing réputé, avant d’être repérée par un producteur qui la lança sur les ondes et lui fit tourner quelques spots publicitaires. A la télévision, elle a ensuite animé quelques émissions dont le sexe était le thème principal, avant de s’intéresser aux livres, ce qui fit gentiment sourire et suscita quelques propos condescendants sur cette sympathique femme, un peu grande gueule, voulant découvrir la « culture ».

Les commentaires les plus aimables évoquaient une volonté de revanche sur la vie, entre le suicide d’un père qui eut 15 enfants de mariages multiples, et la mort d’un compagnon, inconsolable d’avoir laissé son fils se brûler grièvement alors qu’il était censé le surveiller.

Exemples d’un racisme banal d’un pays qui aime à se glorifier de son multiculturalisme, lequel ne fut, en réalité, que la cohabitation plus ou moins réussie de différentes communautés communiquant peu entre elles.

Puis, comme d’autres, le pays a sombré dans les débats sur l’intégration, la cohabitation, l’identité.

 

Source : lemonde.fr