Chômage : comment rester positif quand ça commence à durer ?

Si certains paniquent dès leur premier jour de chômage, la plupart des gens commencent à  s’inquiéter lorsque les mois commencer à défiler sans que l’horizon se dégage. L’absence de perspective peut finir par peser sur le moral. Que faire pour éviter de décrocher ?

Selon l’INSEE, « un chômeur de longue durée est un actif au chômage depuis plus d'un an ». Une définition légale et statistique, qui ne reflète pas le ressenti personnel. « Le rapport au temps est très différent selon les personnes, explique Anna Gibert, coach en vie professionnelle et ancienne psychologue du travail. Certains sont en panique s’ils n’ont aucun entretien au bout de trois semaines de chômage, alors que d’autres ne s’inquiètent pas si au bout de six mois ils n’ont encore rien de conclusif ».

Des actes et des paroles : créer du dynamisme

Le premier écueil est donc de penser qu’il y a un délai à partir duquel « il faut » stresser. « Plus que le temps objectif passé sans emploi, c’est son ressenti qui conditionne la suite de notre période de recherche d’emploi », affirme Anna Gibert. Le secret le moins bien gardé d’une période de chômage constructive, c’est de rester dynamique. Encore faut-il savoir ce que ce mot recouvre.

Il y a les conseils habituels liés au maintien d’un rythme régulier : « j’explique à mes clients que chercher un job, c’est un job à plein temps. Je leur conseille donc d’instaurer une routine qui cadre avec le rythme du secteur dans lequel ils aspirent à travailler. On met le réveil toujours à la même heure, on s’habille, on se prépare comme si on devait aller au travail. Puis on structure sa journée, on prévoit son programme et on le suit : envoyer des candidatures, décrocher un déjeuner avec une personne qui travaille dans le secteur qui nous intéresse, s’informer de l’actualité de notre secteur… ».

Mais ça ne fait pas tout. Rester actif lorsqu’on cherche du travail, c’est avant tout un état d’esprit. « On n’est pas au chômage ou en recherche d’emploi, corrige la coach, on a le projet de s’investir dans tel type de job, de se former à tel métier, de monter sa boîte ou encore de prendre du temps pour un projet extra-professionnel, comme restaurer une vieille maison. En faisant attention aux mots que l’on emploie, on se met dans une dynamique totalement différente ! ». Rien de mensonger dans ces choix de vocables : « on ne raconte pas d’histoires, mais on utilise des mots qui nous renvoient une estime de nous-même positive ». Ce qui est aussi beaucoup plus attrayant vis-à-vis des autres.

Maintenir du lien, facteur clé d’une période de chômage réussie

Un des grands écueils du demandeur d’emploi de longue durée, c’est l’isolement. Plus on s’isole, plus on se sent en décalage, et plus on se sent en décalage, plus on s’isole. On entre ainsi rapidement dans un cercle vicieux qui finit par nous amener en marge. Mais il n’est pas toujours évident d’aller au-devant d’échanges lorsqu’on est au chômage depuis un certain temps : la situation amène souvent un sentiment de honte, mêlée à une mauvaise estime de soi.

« Nous ne sommes pas notre chômage, insiste Anna Gibert. Ce n’est pas parce que l’on n’a pas d’emploi que l’on n’a pas de projets ». Pour la coach, qu’ils soient professionnels ou extra-professionnels, c’est sur eux que nous devons miser lorsque l’on se retrouve à discuter avec d’autres personnes. « On peut parler de ce que l’on aimerait faire, du secteur que l’on aimerait rejoindre, mais on peut tout à fait développer nos autres projets,que ce soit un cours de langue ou d’informatique, des travaux de restauration ou du bénévolat, du théâtre ou un sport particulier… On montre ainsi que l’on est acteur de sa vie, qu’on ne la subit pas ». Le fait de ne pas avoir de travail devient secondaire et ne nous définit pas.

L’autre aspect de la vie sociale, particulièrement important pendant une période de chômage qui amène à douter de soi, c’est de connaître ses amis et savoir sur qui on peut compter.  Être au chômage prend du temps et de l’énergie, autant ne pas les gaspiller avec des personnes qui ne nous inspirent pas, voire qui nous plombent carrément. Anna Gibert parle de ‘club de vie’ : « j’entends par là les personnes de notre entourage qui nous renvoient une image positive de nous-même, qui nous valorisent, qui ne nous jugent pas, et qui tiennent un discours positif. Cela aide à se sentir fort, dynamique, à croire en soi ».…suite de l'article sur Psychologies