Reconversion : 4 clés pour dépasser la peur de manquer d'argent

La reconversion concerne près d'un Français sur deux, qui y pensent ou sautent le pas. Mais l'argent reste un frein de taille... et une source d'angoisse profonde. Comment se financer pendant sa transition, et garder le même niveau de vie après ? D'abord, en épluchant ses comptes la tête froide.

Près d'un sur deux : voilà le nombre de Français qui ont déjà envisagé, initié ou réalisé une reconversion professionnelle, d'après une étude de BVA parue en juin 2021. On est donc loin d'un épiphénomène, même si, plus précisément, 17 % ont franchi le pas, 6 % sont en train de le faire et 12 % ont commencé à se renseigner. Beaucoup des sondés soulignent le rôle de la crise sanitaire, occasion de prendre du recul et de revoir ses priorités et ses aspirations.

Plusieurs freins subsistent malgré tout. Le premier ? L'argent. 38 % des sondés citent la peur de l'insécurité financière comme entrave principale à leur désir de reconversion. Le défi est double : en plus de subvenir à ses besoins le temps de la transition - formation, recherche d'emploi ou de premiers clients, on ne peut pas toujours garder le même niveau lorsqu'on repart de zéro, sur un nouveau terrain professionnel.

Rien d'insurmontable pour autant, assure Switch Collective, une école de la reconversion créée en 2015, qui organise un atelier en ligne (1) sur le sujet, le 14 février, doublé d'un dossier (2), tous deux gratuits, mêlant conseils, ressources et témoignages. Objectif : aider chacun à se libérer de l'angoisse financière pour plonger dans ses comptes la tête froide.

Anticiper

La première étape ? Définir le business model de sa reconversion. De combien aurez-vous besoin, à quelle étape – temps de formation, début de votre nouvelle carrière, etc ? Que pouvez-vous espérer gagner ensuite, et au bout de combien de temps ? On peut se projeter sur plusieurs mois, un an ou même plus encore. Estimer son niveau de vie post-reconversion et mesurer les éventuels sacrifices financiers à venir fait partie intégrante de la réflexion : quel prix est-on prêt à payer pour son épanouissement personnel ?

Si ces calculs montrent que le jeu en vaut la chandelle, il s'agit de bâtir un plan d'économies ou d'investissement adapté pour atteindre son objectif. Changer ses habitudes pour mettre de côté, compléter ses revenus par des missions en freelance, réserver un ou deux jours par semaine à une activité plus lucrative, comme du conseil, pour financer les débuts de son véritable projet, réfléchir à un crédit, puiser dans un héritage… À chacun d'identifier les leviers dont il dispose et qu'il souhaite, ou non, actionner.

Saisir les coups de pouce

Parmi eux, les nombreuses aides publiques destinées aux projets de reconversion ou même de changements de poste. Compte personnel de formation, Projet de transition professionnelle, Aide individuelle à la formation, allocations Chômage… Chacun s'adresse à différents profils et situations. Explorer leurs règles d'attribution en détail, là aussi très en amont, est une étape indispensable. Un rendez-vous avec un conseiller Pôle emploi ou même un coach spécialiste des reconversions peut aussi permettre d'y voir plus clair. Voire, d'explorer des sources de financements méconnues. Certains signent des contrats avec des sponsors pour financer leur congé sabbatique, par exemple.

Éplucher ses comptes… et ses émotions

Malgré tout, à moins d'avoir une épargne très importante ou de pouvoir compter sur les seuls revenus d'un conjoint, une reconversion implique de réduire ses dépenses. D'où l'importance de distinguer, avec la plus grande lucidité possible, l'indispensable du superflu. En la matière, tout dépend de son rythme de vie, de ses priorités personnelles et de son caractère. Certains déménageront pour baisser leur loyer, d'autres renonceront aux voyages pendant quelques années ou ne franchiront plus la porte d'un restaurant que tous les trois mois.... Lire plus sur madame.lefigaro.fr