Maroc: mobilisation pour assouplir la loi interdisant l’avortement

Des manifestants ont mené mardi une action devant le Parlement à Rabat pour demander une refonte de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) qui favorise selon eux les avortements clandestins et les abandons d’enfants. Une petite foule a déposé devant le Parlement des poupées portant l’inscription « Article 453 », en référence à un article de loi qui punit l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de six mois à cinq ans de prison sauf quand la santé de la mère est en danger.

« 200.000 avortements clandestins par an », « 26 bébés abandonnés par jour », proclamaient les banderoles et affiches déployées devant un gros contingent de journalistes.

Cette action médiatique a été initiée par l’Association marocaine de lutte contre les avortements clandestins (Amlac), dirigée par le professeur Chafik Chraïbi, un médecin figure de proue de la lutte contre l’avortement clandestin.

« Ca fait une dizaine d’années que nous militons pour une légalisation ne serait-ce que partielle de l’avortement », a-t-il déclaré en appelant à accélérer l’adoption d’un projet de loi coincé depuis 2016 dans le circuit législatif.

« L’article 453 est discriminatoire et ne prend pas en compte celles qui font des grossesses non désirées. Il est temps de le supprimer pour que ces femmes n’aient plus recours à l’avortement clandestin », selon Laila Majdouli, une militante de longue date pour les droits des femmes.

Les associations estiment que 600 à 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour, dans des conditions sanitaires parfois désastreuses. Certaines femmes ont recours à des médicaments ou à des plantes présumées abortives.

La mortalité maternelle reste très élevée au Maroc (de l’ordre de 228 pour 100.000 naissances), avec 13% des cas imputés à des avortements, selon des données de l’OMS citées par l’Amlac.​