Ces droits interdits aux femmes il n’y a encore pas si longtemps

Retirer seule de l'argent à la banque, porter un pantalon, choisir sa profession, se remarier librement, avoir l'autorité parentale... Ces droits, les femmes en étaient privées il y a encore peu de temps. Petit rappel historique en cette journée internationale des droits des femmes.

Si l'on se rappelle les dates du droit de vote accordé aux femmes en 1944 ou de la loi de 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, on se souvient moins des interdictions, parfois ubuesques, dont elles ont fait l'objet, levées il n'y a pas si longtemps que cela.

1- Porter un pantalon

Si les femmes ont toujours conduit, avant même d’avoir le droit de vote, elles n'ont officiellement eu le droit de porter un pantalon que depuis... 2013, même si elles l'outrepassaient depuis des décennies.

La loi interdisant "le travestissement des femmes", datant du 17 novembre 1800, stipulait alors que "toute femme désirant s'habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour en obtenir l'autorisation". Deux circulaires en 1892 et 1909 ont assoupli le texte, autorisant le pantalon "si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d'un cheval".

Cette loi plus du tout d'actualité est quand même restée en vigueur jusqu'à ce que le sénateur UMP de Côte-d'Or, Alain Houpert, demande son abrogation en 2012. Incompatible avec les principes d'égalité entre les femmes et les hommes, elle l'a finalement été le 31 janvier 2013.

2- Retirer de l'argent

Au XIXe siècle, les femmes sont placées sous l'autorité de leur mari ou de leur père par le Code civil napoléonien. Avec les lois du 9 avril 1881 et du 20 juillet 1895, elles sont autorisées à ouvrir un livret d'épargne et à y déposer de l'argent sans l'autorisation de leur mari, mais l'accord de celui-ci est nécessaire pour retirer de l'argent. A partir de 1910, elles pourront enfin le faire seules.

Il faudra ensuite attendre la loi du 13 juillet 1965, avec la réforme des régimes matrimoniaux de 1804, pour que la pleine capacité juridique soit octroyée aux femmes. Elles peuvent désormais ouvrir un compte en banque, gérer leurs propres biens et choisir une profession sans avoir besoin du consentement de leur époux… La suite sur ledauphine.com