Consommer son placenta? À éviter…

L’idée de consommer son placenta pour éviter la dépression post-partum et pour prendre des forces après l’accouchement fait des adeptes sur le web. Mais la pratique n’est pas forcément bénéfique pour la santé.

Smoothies au placenta

La placentophagie, qui consiste à manger son placenta après l’accouchement pour en retirer de l’énergie, suscite un intérêt croissant chez les femmes en post-partum, en particulier aux États-Unis où des vedettes comme Kim Kardashian et Hilary Duff annoncent avoir consommé le leur sous forme de capsule ou en smoothies.

Le placenta assure les échanges nutritifs entre la mère et le fœtus par le biais du cordon ombilical. Par extension, les défenseurs de la placentophagie soutiennent que la pratique est bénéfique pour la mère puisque le placenta conserve les hormones, les vitamines et les nutriments qui ont permis au bébé de grandir.

Livres de recettes pour placenta

Le placenta se mange cru, en smoothies avec des fruits, ou cuisiné. On a même vu des livres de recettes pour placenta!

Mais le plus souvent, les femmes le consomment sous forme de gélules fabriquées avec leur placenta déshydraté. Sur Internet, des dizaines d’entreprises proposent de préparer le placenta pour la consommation humaine ou vendent des ensembles d’encapsulation permettant aux nouvelles mamans de faire leurs propres gélules à partir de leur placenta.

Bien que la placentophagie soit encore peu répandue, elle inquiète les autorités de santé publique.

Après les Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC) américains et Santé Canada, c’était au tour de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) de dénoncer la pratique dans l’édition de mai 2019 du Journal of Obstetrics and Gynaecology Canada.

Bienfaits présumés

Parmi les bienfaits qui y sont attribués: la prévention de la dépression post-partum, une amélioration du taux de fer, une augmentation du niveau d’énergie et de la production de lait, et un renforcement des liens maternels.

De nombreux blogues rapportent les témoignages de femmes disant s’être senties mieux, avoir vu s’améliorer leur sommeil, leur humeur et leur niveau d’énergie, après avoir consommé leur placenta. Ces bienfaits sont aussi rapportés dans des sondages réalisés aux États-Unis. Leur méthodologie est toutefois critiquée par la SOGC.

Rares études

Le problème, c’est qu’il n’existe pas suffisamment d’études à grande échelle et statistiquement fiables qui démontrent que le placenta agit comme un antidépresseur, aide à la production de lait ou réduit le risque de dépression post-partum.