La dystrophie ovarienne et la grossesse : quel impact ?

La dystrophie ovarienne est une maladie hormonale complexe qui touche de nombreuses femmes. Parce qu’elle peut avoir un impact sur l’ovulation, c’est l’une des causes d’hypofertilité les plus fréquentes. Ces problèmes de fertilité ne sont cependant pas systématiques.

Qu'est-ce que la dystrophie ovarienne ?

La dystrophie ovarienne est une maladie d’origine hormonale. Avec une prévalence estimée entre 4 et 12% (1, 2), il s’agit de la pathologie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes en âge de procréer.

Elle se caractérise par un processus anormal au moment de la maturation des follicules, lors de la première phase du cycle ovarien (la phase folliculaire, juste avant l’ovulation). Lors de la dernière étape de la croissance folliculaire, de nombreux petits follicules (25 à 30, contre une dizaine normalement) s’accumulent sans entrer en croissance. Cela se traduit à l’échographie par l’accumulation de multiples petits kystes – de petits follicules ovariens en réalité – autour des ovaires, d’où le nom de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), autre nom donné à cette pathologie.

Le diagnostic de la dystrophie ovarienne

La dystrophie ovarienne se manifeste par différents symptômes : des règles irrégulières, peu fréquentes ou totalement absentes(aménorrhée) ou au contraire, des ménorragies (règles très abondantes), un hirsutisme (hyperpilosité sur visage, le cou…) dû à la forte sécrétion de testostérone, de l’acné, une alopécie, un acanthosis nigricans (brunissement et épaississement de la peau au niveau du cou, de l’aine, des aisselles et des replis cutanés). Ces signes ne sont pas forcément tous présents, et cette hétérogénéité clinique rend le diagnostic de la dystrophie ovarienne parfois difficile.

Aujourd’hui, ce diagnostic est posé en présence d’au moins 2 des critères dits de Rotterdam, en référence à la conférence de consensus sur le SOPK qui s’est tenue en 2003 à Rotterdam (3, 4). Ces critères sont les suivants :

- une hyperandrogénie clinique (hirsutisme, acné, alopécie androgénique) ou biologique ;

- une oligo-anovulation (ovulation irrégulière ou absente). Selon les critères de Rotterdam, des cycles inférieurs à 21 jours ou supérieurs à 35 jours sont considérés comme anovulatoires ;

- l’aspect morphologique des ovaires à l’échographie endovaginale.

L’obésité peut être associée à la dystrophie ovarienne, toutefois on ne sait avec certitude si l’obésité provoque cette pathologie ou au contraire, si c’est elle qui entraine le surpoids. Les mécanismes physiopathologiques à l’origine de la dystrophie ovarienne ne sont en effet pas encore élucidés. On suppose qu’à la base, une hyperandrogénie, c’est-à-dire une sécrétion excessive d’androgènes (hormones mâles) affecte le fonctionnement des ovaires. La cause pourrait être génétique, et de nombreux travaux indiquent que le SOPK résulte d’anomalies primitivement ovariennes. Mais il y a vraisemblablement de multiples mécanismes qui interagissent les uns avec les autres. LIRE PLUS SUR PASSEPORTSANTE