L’art africain prend la lumière chez Sotheby’s

Sotheby’s Tel-Aviv accueillait jusqu’au 5 mai dans ses murs sa première exposition consacré à l’art du continent. Rien à vendre, juste pour le plaisir des yeux.

C’est un petit événement qu’a vécu le milieu artistique de Tel-Aviv. Pour la première fois depuis longtemps, l’art africain a été à l’honneur dans la capitale israélienne grâce à Sotheby’s, qui présentait jusqu’au 5 mai dernier une trentaine d’œuvres contemporaines de la collection privée et familiale Olym. « Pas pour les vendre mais pour les donner à admirer au plus large public possible », explique Sigal Mordechai, la directrice de la branche israélienne de la célèbre maison d’enchères.

Succès

Bien décidée à utiliser au maximum les locaux flambant neufs dont elle dispose depuis 2019 sur le boulevard Rothschild, au cœur du quartier financier de Tel-Aviv, la responsable de la maison de ventes dans le pays organise régulièrement des expositions juste pour le plaisir des yeux. « Il n’y a pas d’enchères quotidiennes comme à Londres, c’est donc un bon moyen de créer l’événement, tout en apportant éventuellement du business à Sotheby’s », explique Sigal Mordechai. Plutôt que de faire venir certaines expositions itinérantes proposées par les plus grands musées du monde, mais dont le coût des polices d’assurance est exorbitant, elle regarde du côté des collectionneurs israéliens, nombreux, mais qui préfèrent le plus souvent garder leurs trésors loin des regards.

En 2019, Sigal Mordechai a pourtant réussi à convaincre deux d’entre eux, spécialistes de l’art chinois contemporain, de montrer leurs collections pour la première fois. Le succès fut tel qu’il a donné l’envie à d’autres amateurs d’art de sortir leurs chefs d’œuvres. C’est le cas de ces deux frères, propriétaires de la collection Olym, qui sillonnent le continent africain depuis plus de vingt ans, pour affaires, collectant au passage peintures, photographies, sculptures et autres installations qui attirent leur œil.

Voyage immobile

Tout commence avec l’achat d’un cliché de l’ivoirien François-Xavier Gbré et d’un collage du franco-sénégalais Vincent Michéa, trouvés à la galerie Cécile Fakhoury à Abidjan. Les deux pièces figurent évidemment dans le catalogue de l’exposition de Tel-Aviv, aux côtés des œuvres du Sénégalais Kassou Seydou, ou des Ghanéens Emmanuel Taku et Foster Sakyiamah. « Pendant trois mois, c’est une occasion unique de pouvoir admirer de l’art africain sans voyager », insiste Sigal Mordechai. Surtout que, pour l’occasion, Sotheby’s innove en mettant à la disposition des visiteurs des supports audio dans lesquels chaque artiste parle de lui-même, de son travail artistique et de son pays. LIRE PLUS SUR BBC