Infections urinaires et grossesse : attention!

10 % des femmes souffrent d’infections urinaires au cours de la grossesse. La plupart des infections urinaires sont repérées et traitées. Mais un dépistage et des mesures de prévention simples permettent de limiter leur apparition. Tour d’horizon en 10 points.

Une infection urinaire, qu’est ce que c’est ?

Une infection urinaire apparaît lorsque l’urine, normalement stérile, est contaminée par un microbe. Il s’introduit dans l’urètre (minuscule conduit partant de la vessie et permettant à l’urine d’être évacuée) puis peut gagner la vessie. On parle alors de cystite.
Parfois, les germes présents dans la vessie continuent leur ascension vers les reins en passant par deux canaux (les uretères). Cette complication est appelée pyélonéphrite.

Quelle est la cause d’une infection urinaire ?

Ce sont des bactéries, présentes à la surface de la peau, autour de la région génitale, qui sont responsables des infections urinaires. Question d’anatomie, chez les femmes, l’urètre est très court (2 à 3 cm) et proche du vagin et de l’anus. Les microbes peuvent donc plus facilement y pénétrer car ils ont moins de distance à parcourir.

Pourquoi les femmes enceintes sont-elles plus sujettes aux infections urinaires ?

Dès le premier trimestre de la grossesse, les hormones et les modifications chimiques interviennent sur les voies urinaires en diminuant leur tonus. Du coup, celles-ci travaillent au ralenti. Le débit urinaire baisse et les urines ont tendance à stagner. Elles agissent sur la paroi de la vessie et affaiblissent sa protection naturelle vis-à-vis des microbes. Non seulement les urines sont moins acides mais elles sont naturellement « sucrées », ce qui favorise les infections.

Les infections urinaires sont-elles plus fréquentes en fin de grossesse ?

A partir du second trimestre, la croissance de l’utérus entraîne une compression des organes urinaires.
Résultat : vous avez envie de faire pipi même lorsque votre vessie n’est pas pleine, et bien souvent, n’arrivez pas à vider complètement votre vessie.
Conséquence : des infections urinaires plus fréquentes.

Y a-t-il des femmes enceintes plus sujettes aux infections urinaires ?

Si une future maman souffre de diabète (augmentation du taux de sucre dans le sang) ou a une tendance aux infections urinaires en dehors de la grossesse, elle y sera plus sujette.

Comment se manifeste l’infection urinaire ?

Très souvent l’infection urinaire ne donne aucun signe. On la dit « asymptomatique ».
 En cas de cystite, des signes « habituels » apparaissent : la future maman éprouve le besoin d’uriner de façon urgente, parfois ce ne sont que quelques gouttes ! Elle ressent aussi des brûlures lorsqu’elle fait pipi, et ses urines sont souvent troubles. Moins fréquemment, l’infection peut se manifester par une pesanteur au bas du ventre.
 Si l’infection touche les reins, les signes deviennent plus importants : fièvre, frissons, douleurs dans le bas du dos et parfois nausées ou vomissements.

Quels sont les risques d’une infection urinaire pour la maman ou le bébé ?

Côté maman : le principal risque est la menace d’accouchement prématuré.


Côté bébé : les risques sont également ceux d’un accouchement prématuré. Il peut arriver que le bébé soit lui aussi infecté. Pas d’inquiétude cependant, des examens de laboratoires seront effectués systématiquement après la naissance et un traitement rapidement mis en place.
 Si l’infection chez la maman n’a pas été diagnostiquée, elle peut parfois retentir sur la croissance du bébé.

Comment diagnostique-t-on une infection urinaire ?

Lors des consultations de grossesse, le médecin ou la sage-femme dépiste les infections urinaires, surtout celles sans signes, grâce à la bandelette urinaire, en même temps que la recherche de sucre ou d’albumine.
Si un doute apparaît, il vous demandera de faire une analyse d’urine au laboratoire (ECBU). Cet examen permet d’identifier précisément le germe et de tester les antibiotiques qui sont actifs sur la bactérie.

Comment traite-t-on une infection urinaire ?

Pour éviter toute complication, les infections urinaires sont traitées par des antibiotiques adaptés aux femmes enceintes.
 En cas de pyélonéphrite, la future maman sera hospitalisée pour un bilan plus complet. Les médicaments contre la douleur et les antibiotiques lui seront donnés par voie veineuse.

Comment peut-on éviter les infections urinaires ?

Tout est dans l’hygiène de vie ! Il est conseillé aux futures mamans de boire au moins 2 litres d’eau par jour et d’éviter les aliments qui irritent la vessie (café, mets épicés). Essayez aussi le jus de cranberry, connu pour diminuer la fréquence des infections urinaires. 
Le port de vêtements en synthétique ou trop moulants favorise la multiplication des germes, préférez ceux en coton. Après être allée aux toilettes, pensez à vous essuyer d’avant en arrière pour ne pas amener les germes dans la région urinaire. Utilisez un savon doux, non décapant, pour la toilette intime. 
Pensez aussi à faire pipi après les rapports sexuels, cela évitera aux bactéries de « remonter » vers la vessie. Enfin, évitez les jacuzzis, car ils constituent un milieu favorable aux bactéries.

 

Source: parents.fr