En Côte d’Ivoire, la difficile lutte contre le travail des enfants dans le cacao

Près de 800 000 enfants travaillent dans les plantations. Quelque 2 000 ont été retirés des champs depuis 2019, puis sont rescolarisés et apprennent un métier.

Après vingt minutes d’entretien avec un éducateur, Issouf se tord les mains et finit par le reconnaître : il travaille dans une plantation de cacao. Le frêle garçon de 15 ans fait partie de la soixantaine d’enfants recueillis par la police lors d’une opération coup de poing dans l’ouest de la Côte d’Ivoire.

Largement médiatisée, cette opération baptisée Nawa 2, menée début mai dans la région de Soubré, à 400 kilomètres à l’ouest d’Abidjan, la grande zone cacaoyère du pays, vise à convaincre que les autorités ivoiriennes agissent contre le travail des enfants dans le cacao, un fléau dénoncé par les ONG internationales depuis vingt ans.

L’enjeu est de taille : la pression monte sur ce pays d’Afrique de l’Ouest, premier producteur de cacao mondial, ainsi que sur les multinationales du chocolat, les consommateurs occidentaux exigeant de plus en plus un produit éthique, fabriqué sans abus contre les enfants ni atteinte à l’environnement. La Côte d’Ivoire s’est même vue menacée de boycottage de son cacao par un projet de loi américain, qui n’a finalement pas abouti.

« Cas de traite »

Issouf raconte qu’il est venu du Burkina Faso avec son père il y a deux ans. Celui-ci est reparti au bout d’un mois, le laissant avec un homme présenté comme son oncle pour travailler dans une plantation. « C’est un cas de traite », estime Alain-Didier Lath Mel, directeur de la protection de l’enfance au ministère ivoirien de la famille, présent à Soubré.

Beaucoup d’enfants exploités dans les plantations viennent du Burkina Faso et du Mali, pays voisins pauvres et traditionnellement pourvoyeurs de main-d’œuvre pour la Côte d’Ivoire plus riche. …suite de l'article sur BBC