L’enfer de la taille basse

S’il y a bien une coupe de vêtement particulièrement fourbe, c’est sans conteste le démon de la taille basse. Il concerne les jupes, les jeans, les pantalons en velours et n’importe quoi d’autre censé te recouvrir le fessier. Pendant longtemps, j’ai dénigré tous les pantalons de la terre afin de me consacrer exclusivement à mon amour de la robe bien faite. Lassée d’accumuler les collants, j’ai retenté l’expérience… Mon inconscient essayait alors, depuis toutes ces années, de m’empêcher de re-goûter à cet immondice : la taille basse

L’hégémonie de la taille basse

Dans les magasins, il est devenu quasi impossible de trouver désormais des tailles hautes. Depuis des années, la taille basse règne en maître. En clair : la taille basse c’est sexy, la taille haute c’est mamie. Impression confirmée le jour où, devant une enseigne réputée pour habiller les femmes de 40/50 ans minimum, j’ai pu lire ''Ici, nous faisons la taille haute''.

En clair, dans l’esprit commun, la taille basse est une invitation à la salsa. La taille haute, elle, remue sa prothèse sur la chance aux chansons. La taille basse montre toute ta sensualité, tandis que la taille haute montre que tu es loin de toute modernité. Pas de bol, quand on a bien besoin d’une taille haute pour les motifs suivants…

Le fesse-tival de la taille basse

Raison number one pour ne jamais porter de taille basse : on voit vos fesses bien comme il faut. Le moindre mouvement devient une mission délicate pour la protection de votre intimité et vous risquez de vous exposer à des situations très gênantes. Un stylo tombé par terre devient alors un ennemi . Au mieux, on verra le début de votre culotte . En cas de grosse culotte à élastique, c’est votre sex-appeal qui en prend un coup. Je passe les détails sur « la culotte de la honte », cette culotte immonde que nous portons toutes en cas de retard de lessive ou de besoin de confort, et qui, conjuguée à la taille basse, nous donne l’impression d’être un veau de mer qui fait du strip-tease.

Le complexe du muffin

Deuxième problème et non pas des moindres : la taille basse ne laisse aucune place à vos petits excès de brioche. Quand je porte un pantalon taille basse, j’ai l’impression d’être le haut d’un muffin qui déborde de son moule. Votre petit ventre dodu ? Il déborde.
Les poignées d’amour ? Elles débordent. Si votre pubis commence à déborder lui aussi, c’est qu’il est temps d’enlever ce pantalon qui n’en est pas un.

Tout ça pour dire : la taille basse est une vraie usine à complexe. A moins d’être vraiment mince et/ou bien musclée, la taille basse trouvera toujours le moyen de tout faire sortir d’un côté ou d’un autre.

Oui au retour de la taille haute

Pourquoi cette bonne vieille taille haute a besoin, plus que jamais, de revenir dans nos rayons ?

- Elle camoufle les ventres qui tombent un peu. Et Dieu sait à quel point j’en ai besoin.

- Elle ne vous lâche pas en cas de pépins.

- Elle se fiche de votre culotte : moche, belle, en dentelle ou 100% coton, personne ne la voit.

La taille basse ? Je la laisse à Jennifer Lopez et à son booty parfait. Le mien, je l’enveloppe bien dans une jolie taille haute et je ne vis plus dans le drame de la culotte qui remonte. Et toi, tu viens militer avec moi ?

Florence bayala