Au Cameroun, le festival Diaspora Kitchen revisite le patrimoine culinaire

Pendant deux jours, une vingtaine de chefs camerounais et africains-américains se sont retrouvés dans le petit village côtier de Mouanko pour un vibrant moment d’échanges autour de la culture, avec un fort accent porté sur les traditions gastronomiques du pays.

Cooking show, colloque, présentation de produits du terroir, séance de dégustation… Pour sa première édition, le festival de cuisine Diaspora Kitchen, qui rassemblait une vingtaine de chefs, a accueilli quelques centaines de visiteurs et permis la mise en valeur du patrimoine culturel et culinaire camerounais. Un programme riche en couleurs et en saveurs avec des « masterclass « assurées par des chefs africains et de la diaspora africaine-américaine. Parmi eux, les Camerounais Christian Abégan et Émile Engoulou, ou encore les Américains Michael W. Twitty et Mashama Bailey. Annoncé, Antoine Belinga, chef exécutif de l’hôtel Sheraton Djibouti, n’a cependant pas pu faire le déplacement du Cameroun.

L’espace du festival a été installé sur les berges du fleuve Sanaga, au centre de Mouanko, dans la région du Littoral. Un lieu pittoresque mais surtout historique, qui renvoie à la rencontre des peuples. « C’est dans ce village que les premiers missionnaires catholiques allemands ont débarqué à leur arrivée au Cameroun il y a deux siècles, affirme le maire de Mouanko, Pierre Honoré Ebwea. C’est un havre de paix et d’hospitalité. » Sur quelque 1 000 m2, s’étend un site amovible comprenant une grande salle de conférence, un atelier de cuisine, une exposition, un réfectoire et une salle de presse.

Une gastronomie diversifiée… mais complexée

Fil conducteur du Diaspora Kitchen, la célébration de la culture à travers son volet culinaire traditionnel était au cœur des activités. Dans quatre cases disposées sur le site de l’exposition étaient exposés des produits représentants les différentes aires culturelles camerounaises.

À l’exemple des feuilles de foléré (ou bissap) ramenées du Nord, lesquelles servent à faire des boissons et des sauces, des thés de la région du Centre, des huitres séchées du Littoral ou encore des gâteaux fait à base de pâte d’arachide de l’Ouest. 

À l’exemple des feuilles de foléré (ou bissap) ramenées du Nord, lesquelles servent à faire des boissons et des sauces, des thés de la région du Centre, des huitres séchées du Littoral ou encore des gâteaux fait à base de pâte d’arachide de l’Ouest. « Le Cameroun est un pays béni pour ses produits alimentaires. C’est un pays où l’on retrouve la mer à l’ouest, le désert au nord, la forêt au centre », souligne Christian Abégan, qui a fait de la préservation des recettes de cuisine traditionnelles son cheval de bataille. Et d’ajouter : « La cuisine camerounaise est si diversifiée que la plupart de nos recettes et de nos plats se retrouvent sur tout le continent. » C’est le cas, entre autres, des bâtons de manioc, encore appelés chikwangue au Congo ; de l’okro soup, présente dans les pays d’Afrique de l’Ouest anglophone ; ou encore du poisson braisé…  LIRE PLUS SUR JEUNEAFRIQUE