Birmanie : victoire écrasante d’Aung San Suu Kyi, selon des premiers résultats

Le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi a revendiqué lundi une victoire écrasante aux élections de la veille, confirmée par des premiers résultats officiels ouvrant la voie à un changement historique.

Avec 70 % des sièges à travers le pays, le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi a revendiqué, lundi 9 novembre, une victoire écrasante aux élections de la veille.

La Ligue nationale pour la démocratie (LND) a remporté 35 des 36 premiers sièges de députés annoncés lundi par la commission électorale, qui s'est lancée dans un long égrenage des résultats, incluant pêle-mêle chambres haute et basse du Parlement national, et assemblées régionales.

"Je pense que le peuple a déjà une idée des résultats même si je ne dis rien", avait déclaré Aung San Suu Kyi dans la matinée lors d'une brève apparition au balcon des locaux de son parti, recouvert d'une immense affiche rouge la représentant sous la figure tutélaire de son père, le général Aung San.

"Ce n'est pas encore le moment de féliciter nos candidats", même si "nous pensons qu'ils ont gagné", avait-elle ajouté, tout sourire.

Le parti au pouvoir reconnaît sa défaite

Arrivée aux marches du pouvoir après des décennies de dissidence (dont plus de 15 ans en résidence surveillée), la "Dame" d'aujourd'hui 70 ans a joué la prudence dans l'attente de résultats officiels, qui pourraient tomber dès lundi en fin d'après-midi. Les premières circonscriptions tombées sont en effet dans la région de Rangoun, traditionnellement pro-LND.

Le parti au pouvoir, l'USDP, créé par d'ex-généraux pour assurer la transition, a reconnu de premiers revers : le président de la chambre basse du Parlement, Shwe Mann, s'est incliné face au candidat de la LND dans la région de Phyuu, dans le centre du pays. Le président du parti, Htay Oo, et plusieurs poids lourds du parti se sont faits balayer.

La LND de Suu Kyi a besoin de remporter quelque 330 sièges dans les deux chambres (soit 67 % d'après ses calculs) pour avoir la majorité.

Si elle obtient la majorité au sein des deux chambres, elle pourra décider qui sera le prochain président. Aung San Suu Kyi, mère de deux enfants britanniques, sait d'ores et déjà qu'elle ne peut occuper cette fonction : la Constitution birmane interdit l'accès à la fonction suprême à quiconque a des enfants de nationalité étrangère.

 

Source : AFP et Reuters