Kenya : un policier écope de 20 ans de prison pour le viol d`une fille de 13 ans

Un policier reconnu coupable du viol d’une adolescente de 13 ans a été condamné  le mercredi à 20 ans de prison au Kenya. Il s’agit là de l’un des 11 cas de viol d’enfants que la Cour suprême du Kenya a rouvert depuis 2013 pour qu’ils soient rejugés. Cela après qu’un centre de sauvetage a intenté un procès à la police pour n’avoir pas enquêté sur des centaines d’affaires similaires. Au Kenya, ces genres de condamnations sont rares. Pourtant, selon une enquête du gouvernement datée de 2012, une jeune fille kenyane sur trois est victime de violences sexuelles avant l’âge de 18 ans selon BBC/AFRIQUE.

Devant la justice, le policier Joseph Mutua a déclaré qu’ils étaient mariés traditionnellement et dit avoir payé une dot.

Très souvent ces actes ne sont pas déclarés par les victimes qui n’ont pas confiance en la police. Aussi, certaines familles des victimes préfèrent accepter de l’argent ou des chèvres à titre de dédommagement en dehors de la cour.

Les associations de défense des droits de l’homme ont salué la sentence.

Au Kenya, les rapports sexuels avec des filles de moins de 18 ans sont considérés comme des infractions bien que les mariages des enfants soient encore fréquents dans les communautés traditionnelles.

Une application pour lutter contre le viol

Selon l'UNICEF, 52.6% des femmes kényanes ont été victimes de violences conjugales en 2012. Toutes les 30 minutes, une femme ou une fille est victime de viol. Et malheureusement, les petites filles sont les cibles principales des agresseurs, car ils pensent que les vierges ne sont pas porteuses du virus du Sida. Mais en 2012, 200.000 enfants kényans étaient atteints du VIH.

Pour lutter contre le fléau du viol, l'ONG canadienne Equality Effect a mis au point une application qui permet aux victimes de viols de poursuivre en justice leurs agresseurs. Baptisée "160 Girls", elle facilite l'ouverture des poursuites judiciaires. Comment fonctionne-t-elle ? Les filles victimes de violences sexuelles signalent l'agression et remplissent un formulaire de demande d'aide, qui est relayé aux services de police. Dans les faits, cette application utopiste permettrait de protéger les 10 millions de filles kényanes. Mais pour cela, il faut qu'elles puissent avoir accès à un smartphone, même si 37,8 millions des habitants du pays (44,3 millions d'habitants au total) en possèdent un.

Selon Duncan Woodside et Thaïs Brouck, envoyés spéciaux à Nairobi pour France 24, cette application permettra également de lutter contre l'inaction de la police : "Dans la grande majorité des cas, les agresseurs ne sont pas inquiétés. De nombreux policiers ne prennent pas les violences sexuelles au sérieux et demandent même des pots-de-vin pour commencer les enquêtes".

Parallèlement, les écoles kényanes ont décidé d'enseigner des méthodes de défense aux enfants, contre les agresseurs sexuels.

 

Sources : infowakat.net

                aufeminin.com